La (relativement) nouvelle scénographie du MVW (cour des Mineurs, rue Hors Chateau, Liège) laisse à désirer, car trop accrocheuse, paradoxalement trop bien faite. Elle nie complètement le beau bâtiment Renaissance mosane qui l'abrite. Vu de l'intérieur, on pourrait être dans n'importe quel building bétonnant, aux murs élégants mais impersonnels. Le seul moment où la conscience du joyau architectural affleure, c'est dans ce couloir verré le long de l'espace Antoine...
Façadisme architectural donc, un peu égomaniaque, puisque sous couvert de transparence, ia nouvelle aile verrée insiste sur l'offert (non touchable d'en haut!). Les maquettes en 3D de la cour des Mineurs, remarquables, sont comme un commentaire (comment taire) en creux de l'architecture volée. Les vitrines fort bien éclairées rendent les objets intouchables. J'ai remarqué que les architectes ont protégé les vitraux d'Antoine par du verre, comme pour éviter la tentation de Vandale...
Néanmoins, les excellents conservateurs ont mis en valeur beaucoup de petits films, d'animations multimédias qui sont dans leurs très riches fonds.
Trois étages (oui oui on commence par en haut, cela n'a plus rien d'original; l'ascenseur est la pièce maîtresse de ces nouveaux musées!), trois étages donc d'agréables déambulations. Les enfants sont au centre de cette démarche d'exposition de l'ethnographie wallonne. Une sélection parfois un peu restreinte d'anciens outils, d'instruments de métiers. L'ancien musée en montrait peut-être trop. Le juste milieu est un inaccessible no man's land.
Les tiroirs sur charnières coulissantes, les diverses pièces d'une ancienne maison, l'éclairage général, la déambulation, tout cela trouve bien évidemment grâce à mes yeux. Sauf la collection coca-cola.
Les « légendes » près des oeuvres d'art sont écrites dans une taille de police qui les rend illisibles à des yeux un peu fatigués par le poids des ans. Elles sont aussi parfois positionnées trop bas pour des yeux … adultes. Mais les enfants... je sais (m'enfin, ils n'ont pas tous les droits non plus, et en plus je crois qu'ils s'en f...! Pardon!)
L'authenticité du lieu a malheureusement été gommée, comme aseptisée par cette mondialite muséale qui s'empare de tant de lieux de culture. Vous finissez par avoir l'impression de visiter toujours le même musée... C'est dommage.
La gratuité du premier dimanche de chaque mois, vous connaissez? Merci à Bernard Hennebert de l'avoir signalé sur son site Consoloisirs.