quand tu auras soupesé le poids de l'oseille
et dosé de ta main comme on jauge à l'oreille
la hauteur de la voix le sens de l'à-propos
quand tu auras rincé démêlé l'écheveau

tu poseras le coq en croix sur l'établi
- si jamais il te moque ignore-le tant pis -
tu lui raconteras les nuits sans gratuité
ta vie aux abois dans des toiles d'araignées

et tu prendras le riz en prononçant "ergot"
tu rouleras le R, t'étonneras du mot
avant de trancher fort dans un geste splendide

un peu de vin pour lui un peu de vin pour toi
- tu partages toujours - puis il t'enfournera;
le coq reviendra seul vers ton établi vide.