« Je me disais aussi: vivre est autre chose. »
Guy Goffette.


C’était toujours la même chanson: il lui fallait des balèzes, des fadaises, un mâle aisé en Malaisie, une amnésie en Polynésie, des papouilles en Papouasie, quelques jeunes Bantous et leur manche à balou, des escales câlines et des messes coquines, des cales de mescaline, des caques de cocaïne, un scandale à Corfou et six chats andalous, sur son corps vanillé des suçons Vahiné, vingt-quatre mille baisers bilingues, des projets cunnilingues, et des chemins sans croix, et des châteaux sans sable, et l’agneau du retable brodé au point de croix chaque jour sur sa table, un tapis sous ses fleurs belles et butinées, les flots d’un Fleuve Amour sur ses flancs un peu lourds.
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Les dés de la beauté niqués, ses jolis pieds nickelés, la Sainte qui Couche est sur la touche. Elle perd le nord et ses lunettes. Elle prend la mouche dès qu’on la touche. On canonise la Sainte Nitouche. Il neige sur Liège et le poster de Marlon Brando. Dans l’immobile home de repos, belge et maigre est le pasticcio (certaines l’aiment chaud). Elle écoute Brel et le chant des baleines, renverse le limoncello. Et tandis que tanguent les eaux de sa Cascade de Coo perso, elle réclame une noquette de beurre et attend le dernier Tango.


Consignes : « Il lui fallait… »
Conte glacé
Lettre à une exploratrice (Bafouille incontinente).