En lisant Maria Gabriella Llansol

Nulle puissance du vivre
n'épuise SA source;
son flux généreux prélève

peu quand il est disponible,
tant que corps puise à la source
universelle, fraiche & renouvelante.

Quand le vivre se retire
d'un corps, nulle puissance
ne disparait. C'est un leurre.

Tant qu'il pulse, elle émet.
Dès qu'il cesse, elle s'en émeut,
à peine un instant.

Puis s'en va, propulsée par le
dernier souffle, tel l'épuisement
sonore du silence.

Le corps, un vecteur, sans plus.
Chaque fin est singulière.
La beauté du vivre est sa contingence.

Nul feu ne s'éteint.
L'immersion complice
dans la verdure opportune

lave les soupçons
de nuit; l'éveil attentif
aux sons de l'oreille brute.


Être à la fois une évanescence aussi furtive au dehors & un cheminant intérieur sur les énergies corporelles, créant les carrefours où se rencontrent diverses traditions qui s'efforcent de trouver des convergences, des vibrations communes.

Écrire est un flux déposé dans l'escarcelle. Écrire est une forme de vibration intérieure qui convient à l'essence retrouvée. Neuve trouvaille, comme s'il s'était agi, avec le guidage puis l'aide des Mains, de remonter le flux en amont pour lui donner une autre tenue, d'autres vallées à creuser, d'autres pierres à sculpter par le passage érodant de la vibration énergétique.

Nulle Part s'écrit dans les marges d'une densité authentique. Effacer le devoir de l'usage lexical. & Mental ! Le remplacer par une éthique comme moteur principal. Choisir autant que faire se peut chaque acte posé. Se laisser peu imposer; et quand cela a lieu, le regretter...  Écrire délivre de la proximité. L'écriture met une distance, émet une pulsation que Nulle Part, ce fleuve au long cours, permet de ressentir, si la lecture anonyme, intraçable, le souhaite.

Le silence, cette ouverture profonde d'un espace sur le temps. Nulle spatialité sans temporalité. Les deux sont l'intimité même.

Le silence ouvre un espace sur le déroulé du temps. L'intimité de leur lien imprègne leurs échanges.

Faire principalement silence en soi.

Quand le silence se fait, c'est un acte volontaire de sa part.

Le havre devient soit, comme le dit joliment M. G. Llansol, la maison d'écrire. 36, mais aussi la maison du lire tout en demeurant la maison-bibliothèque. Accepter de passer de l'une à l'autre, selon la saison de l'âge, l'âge de la saison sans s'y épuiser; tout au plus en y puisant une vertu.