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L'air est replié sur soi.
Il en acquiert une blancheur,
comme on le dit d'une écriture neutre.

La neutralité ne se voit pas,
elle se ressent.
Elle se palpe comme un tissu gorgé de soleils.

Rien ne triche:
la température est à l'encan, frisquette,
surtout à travers la vitre.

L'oeil frissonne, intérieur.
Le corps chatoie face au foyer.
Chaque feuille choit.

À peine touché terre,
chaque chute irradie
une joie pour celles qui ont déjà chu,

des retrouvailles sur ce chemin sans retour;
parfois s'entame une ronde en spirale,
emportée par l'énergie d'un vent

qui passait par là.
Il les dépose avec élégance:
nulle ne s'y disjoint.

Un
accompagnement
amical...

Une fête a lieu
à même le matelas
d'étendue moussue,

comme pour amortir chaque chute.
Tout est prévenance
dans cet univers végétal.

Ces vivants savent
y faire face au temps long du retrait.
Chaque végétal

fait preuve de cette bienveillance
si caractéristique
des civilisations matures.

Puisse un jour l'humain...