Marchander l’intarissable
pour en canaliser les effets.
Approcher la limite,
en conduire les pas encore humbles
vers cette maitrise montante.
Ne pas briser la ligne de parcours.
Se maintenir au sec.


Soudain, l’oncle aux caricoles tremble,
incertain sur son cheval de mer.
Comme une ombre, à peine.
Un contour peut-être.
Floue mais entêtante.
À contrejour dans la nuit qui vient.

L’incendie s’éteint à l’horizon docile.
Son pas précis prend le temps du regard.
Aucun filet ne lui survit.
L’ombre s’étend.
Elle en efface presque une silhouette lointaine.
Je le suis, à mon pas,
sans l’ombre d’une hésitation.
Je sens qu’il me faut respecter une distance.
Inutile de fâcher l’intemporel,
provoquer la dissolution
dans le mirage débordant.

La mer ronronne sa douceur.
Elle vient contente. À regret, elle va.
Aucun vent ne la prévient
de ces deux mouvements de lumière.
Imprégnation de l’air.

 

Ils ont si souvent fait ce chemin
dans le clapotis et l’effort,
l’eau sous le genou de Belle.
L’habitude de débusquer
la ligne de leur parcours quotidien.
Leur complicité imprègne, fugace,
l’air printanier de la belle ostendaise.

Il fut le farouche intendant des vagues
dont il fatigua les inopportunes.

À l’époque, je faisais la course
en vélo à quatre roues !
Souvenirs défini-tifs, ou bien l’ai-je rêvé ?

10 04 06