Nothing exists until its moment of absence.
Luljita Lleshanaku
poétesse d'origine albanaise
The London Review of Books, 4th April 2019, p. 26

 

Ce qui est peut-être une autre manière de poser un constat d'occasion manquée...

L'extrême-contemporain du soi
au plus près de la mue d'un havre,
au plus proche d'une livrée ameublie,

de nature esthétique,
l'asseyant mieux encore
dans sa fonction principale

de bibliothèque
en son écrin de verdure
densifiée, présente,


s'imprègne de la résonance énergétique,
fascination abimée
dans sa fatigue extrême,

comme sertie en
un cache-col intérieur
aux plis façonnés


face à ce sublime nuancier

de bleus adossés au vide
interplanétaire, sans gravité.

Rien n'est grave
à l'embellie
si durable.

Vision ferme d'univers intérieur
ouvert sur l'immense
sans attirer les regards,

de toute façon
si inattentifs.
Un magistère

sans imprégnation,
si bien secondé
par quelques soutiens choisis.

Chaque geste affleure
adéquat, serein,
seyant; neuf.

Chaque repos pris,
chaque dépôt consenti,
régénère.

C'est au grand Oural d'une vie
que le corps est emmené
par l'énergie intuitive

qui le propulse, par-delà
ces quelques lassitudes physiques
qui seront vite effacées,

par monts & par vaux
& non porté par de plus liquides ondes,
qui constitueraient de moindres fermetés.