La grisaille chaude a régné.
La pluie confisque un peu la ville
à peine le seuil du train franchi.

Quelques larmes glissent
sur la vitre, pluie au sol
peu visible encore.

Le train du refuge ramène
six écolières en conférence,
sérieuses, s'écoutant l'une l'autre.

Les feuilles échues à la rivière
se laissent glisser,
telle une langueur colorée.

La bachelière, sobrement vêtue,
est finement maquillée,
mince bijou ornant la narine gauche.

Eaux stagnantes en aval de Tilff,
sur l'ancien canal;
le train se vide de la ville écolière.

Sur le quai, deux soeurs
sourient à pleines dents.
Le train s'ébroue.

L'oeil paisible caresse
les plumes de canards posés
dans le fil du courant.