2010

Samedi 13 novembre 2010, Monsieur René Henry faisait une conférence à l'ancien magasin Coop de Sprimont (à côté du foyer culturel) concernant l'histoire sociale et ouvrière des carriers et de leurs organisations. Une heure vingt à nous tenir en haleine debout… (La prochaine fois, des chaises, peut-être !)
Sa Mère avait géré plusieurs magasins coopératifs. Il nous avait relaté son vécu familial à la Coop. L'orateur a même compulsé les comptes rendus de la chambre fin XIXè, un délice dit-il. Vote plural, 28 députés socialistes sont élus, dont le député de Sprimont, jeune syndicaliste de la pierre.

Un soir d'octobre 2010, une conférence de l'historien G. Flagothier remplit une salle du Foyer culturel de Sprimont d'une quarantaine de personnes. (assises cette fois !) Il nous a livré un grand nombre de données chiffrées sur l'Union coopérative; les échanges nombreux avec la salle ont fait revivre un passé qui est exploité par ailleurs sur Nulle Part, à la lumière des dépouillements que j'ai effectués à l'IHOES pendant cinq ans, à raison d'une après-midi par semaine.


Monsieur M. Goblet (FGTB) a ensuite rendu compte des difficultés, espoirs et abattements vécus lors du lancement récent de trois magasins coopératifs. L'orateur: un combatif réaliste, en quelque sorte. La suite est à suivre dans l'actualité : cette initiative courageuse survivra-t-elle au nouvel-an 2011?
Les arguments évoqués par les opposants à ces ouvertures sont exactement les mêmes que ceux évoqués à la fin du XIXè siècle pour contrecarrer les premières coopératives ouvrières.


Enfin, last but not least, Monsieur Yves Dechamps  vient de publier une étude sur le mouvement coopératif et l'action socialiste à Sprimont qui ravira tous les amateurs d'histoire locale en Ourthe-Amblève et ailleurs ! Iconographie riche, recherches nombreuses pour attester des faits anciens. La coopérative des ouvriers carriers sprimontois fusionnera avec beaucoup d'autres pour former l'Union coopérative au sortir de la première guerre mondiale. Cette monographie participe à l'effort mémoriel indispensable pour maintenir la flamme en ces temps d'assoupissement généralisé !

Des efforts locaux comme ceux-ci (et d'autres, plus anciens: à Beyne-Heusay par exemple)  mainteniennent à flot la mémoire ouvrière. Puissent tous ces efforts un jour se conjuguer au présent pour baliser la mémoire ouvrière et reprendre la lutte en faisant un pas de côté par rapport au capitalisme exacerbé ! Jamais sur le terrain de l'adversaire... C'est quand l'Union coopérative a voulu lutter avec le capitalisme qu'elle s'est cassée les dents.

L'ouvrage peut être commandé auprès de l'auteur: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou en versant 10€ sur le compte du CLEO de Sprimont: 240-0191852-87. Mentionnez le titre en communication.


Personnellement, je me demandais en 2010 si les temps étaient déjà mûrs: la prise de conscience citoyenne ne me semblait pas encore suffisante. Il faudrait au moins cent employeurs aussi cyniques que celui de la Brink's* pour que les consciences s'ébrouent ! Les meilleures initiatives viennent toujours de la base... et j'émettais l'hypothèse que réussiraient probablement mieux des coopératives locales alliant à la fois consommacteurs et producteurs locaux respectant le terroir (bio ou non). C'est exactement à cela que s'emploie, à la fin de la deuxième décennie du 21e siècle la Ceinture alimentaire liégeoise & Les Petits Producteurs. Je vous invite d'ailleurs à prendre connaissance de l'essor de ces trois magasins liégeois au parcours extrêmement prometteur en consultant leur site.

Une véritable banque coopérative, NewB, peut même voir le jour en Belgique en 2020, si les mânes de l'hypercapitalisme ambiant ne lui met pas d'autres bâtons dans les roues !


Pour terminer, l'IHOES (Institut d'Histoire Ouvrière, Économique et Sociale situé à Seraing) a entre autres publié trois analyses sur le sujet plus général de l'histoire des coopératives socialistes liégeoises.

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* Cette affaire sociale en Belgique voit le patron exiger ni plus ni moins que les employés deviennent des ouvriers, sinon il ferme ! Bonjour la régression ! Même l'establishment a feint de trouver qu'il exagérait. Mais il a persisté.


Cet article actualise une publication faite en 2010 qui, elle, n'a pas été modifiée.