Le jour s’éteint
dans une neige oblique
d’ouest.
Elle va vite.
Ils sont nombreux.
Granulométrie avariée.
Poudreuse.
Les flocons recouvrent les flocons.
Leur union froide
est soyeuse.
Ont-ils plus chaud
sur ce matelas blanc,
ensemble ?

16h35
Le bleu de la nuit
persiste à déteindre
puissamment.
Peu importe la couleur
du matelas
pour les flocons.
Pourvu qu’il soit moelleux.
Il est temps de se souhaiter bonne nuit.
Elle sera longue et froide.

16h45
La nuit met de l’ordre.
Les copains ont été priés
de rester en paix,
le temps qu’elle s’installe.
Seuls, quelques intrépides,
égarés, frondeurs
s’y risquent encore,
épars.
C’est qu’elle fait ça
en bonne intelligence
avec le soleil,
la nuit.
La luminosité baisse d’un cran étonné.

16h50
La nuit se faufilera d’autant plus vite.
Le rougeoiement de la cendre chaude
évoque la couleur du fourneau.
Les étoiles auront la paix, ce soir.
La lune aussi.

17h
Noire végétation.
Bleutée fort nuit, la neige.
Et Stan Getz déballé aujourd’hui
remplit l’air chaud de glissandi.
Toutes les nuances du noir et du bleu
se succèdent à vitesse rapide.
Le soleil éclaire l’autre hémisphère.
Leur été. Notre hiver.

17h10
J’attends l’instant
où l’arbre sera avalé
par le ciel,
noir sur noir,
avant de fermer le volet.
Tout ça avec de Sélys. Poignant.
Le ciel entre les branches
se confond avec elles.
Le nuancier céleste est infini.

17h22
Aucun soubresaut n’est attendu
avant demain matin.
Volet.
Trois lampes et le feu
suffisent à mon éclairement.

23 12 2009 Version courte