L’enfant contourne la façade.
Le chemin la mène au jardin paresseux.
Elle porte le pétale de rose aux narines,
accroupie sur la terrasse,
se remplit du parfum
qui lui convient
et l’enfouit vite dans sa poche.

Elle se relève, observe un instant le ciel :
un papillon tout blanc
la conduit vers une fleur.
Il l’invite presque à s’asseoir
au pied du buisson.

Elle le regarde tromper les sucs,
profite avec sérieux
de la différence entre le papillon et elle.
Ah les ailes !
En avoir d’utiles comme ça !

Le calme du jardin,
la pause attentive de la fillette,
invitent le papillon à la délicatesse d’un frôlement.
Sans rien dire,
dans la moiteur de l’été,
il se pose
sur la main immobile
et jette un oeil facétieux
sur l’émerveillement
avant de s’envoler.

Elle change de position,
s’allonge sur le ventre,
regarde de plus loin l’arbre à papillons
et attend qu’on s’inquiète d’elle
pour se relever.

La fillette taira l’instant.

27 01 2010


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