Chacun peut si peu
mais si chacun le voulait...
Le pouvoir du si peu que
chacun peut faire engage l’humain
sur des voies traversières
dont il est surpris
de fouler le gravier propre
parmi les premiers,
rares mais déterminés.

L’effet d’un seul paraît si dérisoire que tout geste posé dans une meilleure direction paraît dès lors inutile et ne favorise pas la modification d’habitudes nuisibles à plus grand que soi, la Terre, l’Univers…Cette apparente inutilité face à une impuissance ressentie induit des comportements erronés. Cette impuissance ne résiste pas à l’analyse attentive: chacun peut, chacun a ce pouvoir, de contribuer à faire évoluer « les choses » dans un meilleur sens.

Chacun peut contribuer
à promouvoir une lente
évolution dans le bon sens. Car
il s’agit juste de bon sens.

Quand chacun y est engagé, nul retour possible.
C’est une longue marche
qui va où le chemin l’emporte,
le rendant apte à densifier sa cohérence active.

Il suffit de le décider.

Il suffit de décider de ne plus
- acheter de

- biscuits industriels,
- de fraises en hiver,

- pommes venant d’Argentine,

- consommer de l’huile d’olive grecque
- croire que l’argent peut tout acheter,
- manger des cuisses de grenouilles,
- prendre l’avion,
- rouler au diesel, par exemples.

Il suffit de moins
- se chauffer – un peu - en portant un pull de plus,
- glander sur la toile,
- téléphoner, par exemples.

Faites mieux ce que vous faites, une joie croissante.

Chacun peut si peu
mais si chacun voulait agir,
si chacun acceptait de sortir
des routines, incrustées,
la Terre s’emporterait un peu mieux,
à la vitesse où elle va...

Décider de transformer sa vie en actes positifs fait un bien fou au moral:
- s’étonner de cet insecte écrasé sur une terrasse à l’extérieur (il était là avant vous et ne vous agressait pas…);
- nourrir cette guêpe si faible de quelques grammes de miel et la libérer des murs de votre maison plutôt que de la tuer;
- offrir chaque jour cette part que vous faites à la Terre en nourrissant les oiseaux de votre jardin, sur votre terrasse citadine, il suffit d’un balcon, d’un appui de fenêtre…

Sans en attendre de contrepartie.
Sans attendre « les autres ».

- Prendre le train plutôt que la voiture chaque fois que c’est possible; cela ne l’est pas toujours. Chaque fois que cela l'est, ce petit peu.
Multiplier les exemples va devenir fastidieux, je sens bien, là...

Face au si peu, la tentation est
grande de ne rien faire, si ce n’est se plaindre que
tout va à vau l’eau, mon bon Monsieur.

Ne pas prendre conscience de sa propre responsabilité dans le réchauffement climatique, par exemple, induit des comportements irresponsables qui font poser des actes nuisibles à soi et aux autres. Ah bien sûr, il faudrait accroître sa prise de conscience...

Notre conscience réflexive* rend
notre cerveau capable
de conscience d’être une éthique
de responsabilité, si nous le voulons,
vis-à-vis des autres espèces vivantes
qui ont conscience de premier niveau,
celle qui permet à l’oiseau
de construire son nid,
aux fourmis, aux abeilles
de gérer leur circulation complexe.
– voir Uexküll.
Vis-à-vis de la planète aussi.

La distance qui sépare
le pouvoir du vouloir
est si grande pour tant d’humains
qu’ils ne la parcourront jamais,
laissant en friche leur
capacité pourtant disponible
de moins nuire
au profit trop exclusif
de leur puissance de nuire
davantage encore.
Comme s’ils y prenaient plaisir
par inconscience coupable.

Cette nocivité puissante
les rend irresponsables
par leur volonté à ne pas prendre part
à l’effort collectif de
plus en plus d’individus !
À ne pas prendre leur part, chacun la sienne.
Et les rend éthiquement inadaptés
à leur condition humaine. Indignes ?
Ou bien est-ce les juger déjà,
voire nous condamner ?

L’espèce humaine a en effet cette belle capacité à devenir consciente d’être une conscience – ce que ne semble pas pouvoir faire d’autres espèces… Quoique !
Une seule règle, une seule question finalement: COMMENT MOINS NUIRE ?
S’informer est probablement nécessaire, ailleurs que sur les sites Internet poubelle habituels… Vous augmenterez votre connaissance du monde, votre conscience planétaire, tout en vous réappropriant du pouvoir, de la puissance bienveillante dans votre vie.
Et cela vous coûtera moins cher, malgré les apparences.

COMMENT MOINS NUIRE car nous sommes une espèce vivante nuisible aux autres espèces vivantes ! Et à la nôtre aussi (voir les cancers environnementaux en très grande croissance, notamment.) Et notre pouvoir de nuisance paraît infini tant que nous n’aurons pas décidé, tant que chacun de nous n’aura pas décidé de rentrer dans notre rôle d’humain bienveillant vis-à-vis de la planète et de TOUS ses habitants, tous les vivants en activant plus continûment notre conscience d’être conscient. Et poser chaque acte dans notre quotidien en gardant à l’esprit cette question simple:

COMMENT PUIS-JE MOINS NUIRE ?
Voire même:
COMMENT PUIS-JE LE MOINS NUIRE ?


* La conscience de la conscience, une mise en abyme chère à Edgard Morin dans son opus magnum, La méthode. Les six volumes ont pour titre:

  • 1977, La Nature de la nature (t. 1), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 1981
  • 1980, La Vie de la vie (t. 2), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 1985
  • 1986, La Connaissance de la connaissance (t. 3), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 1992
  • 1991, Les Idées (t. 4), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 1995
  • 2001, L’Humanité de l’humanité - L’identité humaine (t. 5), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 2003
  • 2004, Éthique (t. 6), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 2006 (Source)

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