29 10 19

Quelquefois, voire souvent,
le midi du démon ne dure qu'une heure.
La belle, bientôt, ayant fait le tour du père,
rejoint un amant de son âge
& laisse sur le bord de sa déroute
le vieux beau bien marri
d'avoir été si mal conseillé
par ses évanescentes hormones...
Il rejoint, voire dépasse, l'âge de ses artères.
Ou, pire encore, s'efface.

Ah oui,
quelquefois n'est pas toujours;
souvent, de jamais, se tient prudemment éloigné...
Car il est de belles exceptions
où ce fossé arbitraire de l'âge
fait peu tache dans leur quotidien apaisé.

*   *
  *
La majesté intime du paysage proche, qu'encadre bellement cette large ouverture sur le jardin, pacifie nos démesures. Elle rythme la constance des jours diversifiés qu'égrène l'enfoncée automnale & la dormance végétale. D'heureuses pérennités hivernales soutiennent sa verdeur. L'ennuagement laisse filtrer une lumière pâle. La lente descente de la courbe solaire sur l'horizon étire des ombres de plus en plus infinies. Y trouver son assise au-delà de l'infime.


26 10 19

La sérénité
drape chaque jour
d'un tissu tramé

dont le corps se vêt
sans en faire
toute une histoire, lui... :)


24 10 19

Lire, même crayon en main, précède l'écrire.
La patience des lectures prend le temps d'inonder l'essence corporelle...


19 10 19

Être
pleinement
reconnaissant au corps
pour l'harmonie fondée,
entre lui & la conscience,
sur la raison intuitive.
Il s'y façonne un chemin,
une empreinte inédite,
peut-être même bien originale,
à force de cohérence
qui se trace à l'écart
des modes, des foules.


17 10 19

L'humide chaleur agrée.
La froide humidité désagrège.

Le corps agrée à la pluie chaude.
Tout plaisir d'extérieur se retire

face à la brouillarde:
elle transperce sans fards.

Absentéisme des ombres:
la joie libère l'en soi,

le détache toute attribution
à une cause extérieure −

le soleil, la chaleur,
un bleuté sur l'horizon.

Elle paralyse
la moindre tristesse intérieure.

Il suffit alors
d'écouter le corps

requérir la chemise
plus chaude,

un bonnet, un chapeau,
ce parapluie même.


16 10 19

Le corps usine ses allures
sur les décalques du jour.
Il fraise la chair en juin-juillet,

lamine sa vêture hivernale,
massicote, ébarbe, rogne;
il toupille, chantourne, il gouge.

Il est le tourneur aguerri de ses destinations.
Le corps affranchit ses découpes
sans regrets ni nostalgies.

Quelquefois, il accoste aux rivages
des déposés, sans s'y attarder.
Il se ravitaille. Les soutes comblées,

il dynamise sa propulsion
vers de neuves conduites.
Ses coursives vibrent

sur un rythme ému.
Son calfatage nous aspire
sur le fil ténu de sa trace:

elle se referme aussitôt
sans dommages.
Chaque usinage son origine.

La souplesse de l'échine mentale
s'entretient avec la complicité
du lien fort

qui l'arrime
à sa source
vive.


13 10 19

La lente pommaison jardinière.
Toute pomme configure la main
qui l'accueille.

Une saveur-plaisir
anime les papilles en éveil
d'un délice neuf.

14h15
Un vent aux poussées récurrentes
fait de chaque feuille
une cymbale vibrionnante

sous les balais de l'instrumentiste.
Toutes consentent
à se chalouper

les neurones
sur fond de ciel bleu.
Les pinèdes résistent,

frémissant à peine.
Tant d'arbustes aux feuillages gras & pérennes
assistent au concert sans y participer.

Le souffle bouscule les joues
d'une chaleur qui se cueille
à même chaque goulée.


10 10 19

Une pommaison accomplie se cueille avec respect, arbre par arbre. Chacun son plaisir gustatif. Les compotes conservent ce qui peut l'être des fruits partagés avec insectes & oiseaux. Un des arbres conserve ses pommettes pour assurer à d'autres vivants quelque pitance gustative hivernale. Le sens du partage s'acquiert, à force de fréquentations rapprochées.


8 10 19

La Calatravienne, 7h45
L'ombre , toujours groggy de sa nuit
sans projection, peine à s'éveiller
dans l'aube de grisaille mouillée
qui tapisse la ville.

Train du retour, 18h37
Le soleil jette un coup d'oeil
sous la nappe.
Il parcourt d'élans la fin du jour:

il rend l'horizon
vif & fulgurant;

là où elle l'en empêche,

une grisaille sans fond domine

qu'avale bientôt la nuit,
reine majuscule d'enfouissements

dont les corps émergent,

repus de repos,
à l'aube suivante.


6 10 19

Plus la date de la scission du Royaume-Uni de l'Union Européenne, de sa Sécession, plus le danger d'une nouvelle guerre en terres d'Irlande se profile à l'horizon. L'inquiétude grandit. Seule L'Union peut empêcher un de ses membres, La République d'Irlande, d'être à nouveau le siège d'une guerre coloniale. En sera-t-elle capable ? En aura-t-elle la force ?


2 10 19

Il est une extrême bienveillance faite au soi d'être d'une humeur égale sur laquelle le temps qu'il fait n'a pas d'influence.


30 09 19

Vent nocturne,
sièges bousculés dans le jardin.
Quelques champignons:

Quelque pluie d'automne.
Plantes agitées sans urgence;
mouvements vitaux

avant la dormance hivernale.
Offrandes pommées.
Compotées-croquées.


23 09 19

À chaque parution, le magazine de littérature contemporaine Le Matricule des Anges consacre une page aux écrivains que l'histoire littéraire a égaré... En cette rentrée, un inconnu pour moi: Maurice Fickelson, spécialiste de la résistance des matériaux qui  « fut aussi un prosateur remarquable » dont les livres « ne risquent pas de s'effondrer », dixit Éric Dussert. Les réserves de la bibliothèque principale recelaient un roman, La vie intérieure, & un recueil de contes & nouvelles: Pratique de la mélancolie. Décidément, la mélancolie s'omniprésente en ce mois de septembre: voir ici aussi. Un blog sur la toile semble également fan de cette prose lumineuse: trois de ses nouvelles y sont présentées. Une légèreté de ton pose un regard presque amusé sur le monde.


16 09 19

La discrète, l'accompagnatrice,
a le retrait distancié
comme si elle avait souhaité,

en ce calquant sur le mouvement
du vaisseau-Terre, cette planète
microscopique, s'en protéger.

L'espèce-humaine
lui donnerait bien
raison, non ?


13 09 19

Le confort que la sérénité apporte est immatériel et (le plus) constant (possible).

A gush of fresh air
strokes the two jaws.
They awaken to the presence
of their sensation.

Cette plume-là s'est peut-être posée, conduite par une sérénité sage et/ou de sagesse sereine, il est difficile de préférer une formulation à son miroir tant elles sont finement imbriquées l'une, la sérénité, qui densifie la trame essentielle, dans l'autre, une certaine forme de sagesse.. Elles forment une entête si condensée que l'avers vaudrait le revers. Cette plume-là s'est peut-être posée sur un socle en apparence si ferme l'incorpore au ❤️ de la conscience que le corps acquiert & renouvèle à chaque instant qui s'écoule tandis que se conscientise à même le 🧘‍♂️ la conscience qu'elle forme & entretient dans le même mouvement temporel. C'est en assimilant patiemment la densité de chaque pas posé en vigilance attentive que s'approfondit la veille en lui assurant de coller au plus près à la matrice de l'ensemble du hors-conscience qui le nourrit tout autant, sinon plus.


12 09 19

Le soleil a du talent:
il appelle la chaleur
à l'intérieur du bus

à travers la vitre.
Nous oscillons, citadin·e·s,
sur les rodomontades

d'un sol inégalisé
par tant d'ajours fracturant
la croûte épaississant

la terre, à force de désinvestissements
délétères où la nature,
en embuscade,

guette notre moindre incartade
pour transformer nos errances
en poussières.

Elle reprend ses droits sur la ville.
Le style de conduite des "pilotes"
n'arrange trop souvent rien à l'affaire:

coups de freins brusques à la dernière seconde,
défaut d'anticipation

accélérations pied au plancher,

sollicitant un moteur
si souvent poussif.
Au plus grand mépris

de leurs passagers s'accrochant
à la moindre barre,
au moindre anneau

ballotés, tels des moineaux
sur un fil électrique
par grands vents.

Ces secousses sont insécurisantes.
Dommages que tous ces Fangios
ne prennent jamais le bus

comme passagers quand
ils sont au volant !
Cela développerait leur sens de l'empathie.

Ils comploteraient
pour que celles & ceux
qui le peuvent

continuent bel & bien
à encombrer la ville de leurs voitures,
qu'ils ne s'y prendraient pas autrement.


08 09 19

La lecture publique, essentielle. Des années que j'en suis convaincu. Que je m'y suis, entre autres, formé aussi. Ouais, bon: ça remonte - 1983 - mais cela imprègne toujours la matrice des jours & fait aussi partie d'une insertion dans le monde au niveau local.

Les dernières glanes liégeoises:

 
fil Pourquoi pas ? Une curiosité.
Une liégeoiserie.
Une grande école liégeoise
proche du groupe μ &
de la sémiotique, versant
sociologie de la littérature.
Un catalogue d'exposition
récemment lu puis encodé
dans le fonds documentaire
local a éveillé l'intérêt
pour la démarche
de Robert Garcet.
À approfondir, donc.
 raison
d'emprunt
Le soufre ? Mais il n'adhère
décidément pas...
Sea sex drugs & no Sun.
Jamais été mon truc.
On ne peut tout apprécier
non plus !
LA collection Espace Nord.
& puis lire ce qui était devenu
introuvable; j'en avais repéré la
publication.
L'ouvrage était présenté
en vitrine dans la bibliothèque
publique.
Une biographie par son fils:
toujours casse-gueule, cet
exercice. Il s'en tire plutôt bien.
La meilleure pêche des six.
Een
citaat,
a
pondering
183 « Eric se terre avec elle,
dès qu'il le peut. Ils s'enferment
& se touchent, sexent &
fourrent, en essayant tout
un tas de trucs, variations
plus ou moins troublantes. » 
La postface est signée de
la main de l'auteur.
Pas si fréquent dans
la collection.
D'autant plus précieux donc.
Pour l'éternité désormais,
R. Garcet est un irrégulier, très
singulier. La tour d'Eben-Ezer,
c'est lui. Le musée du silex, aussi.
Commune de Bassenge.
Une visite automnale s'impose.
Cet automne !

 

La suite:


 
 fil Lu quelque part, dans un
entretien, une jeune auteure
nous dire sa fascination.
Short stories, far better to get a first impression.
Also a strong liking
developed during my initial training.
A cute choice from the team
of English assistants
surrounding Irène Simon,
a real master. Maybe
the only one with Léon-E. Halkin
I attended lectures with passion
during my initial training.
 raison
d'emprunt 
Première approche.
Plume finalement
consacrée.
The Guardian en parle beaucoup,
notamment à l'occasion
de la parution d'une suite,
des années après,
d'un roman non lu.
A picking.
 Een
citaat,
a
pondering
Textes courts de vies
personnes, dont la plupart
ont fait partie de la vie
de l'auteur. Sa phrase est
remarquable.
Vous en pêcherai une à
l'occsion.
 Coming soon. Coming soon.

07  09 19

Comment vous appelez ce meuble, déjà ?

Des années que je l'appelle, dans tous les sens du verbe, le scriban. L'ennui, c'est que c'est pas ça finalement, foi de terminologue ! Bon, on reprend:

source  Definitions & illustrations
   
 

 

Termino: Bon, voilà: ça,c'est fait; les pendules sont remises à l'heure. Car le scriban, foi de Grand Robert, c'est un secrétaire à tiroirs d'origine flamande (XVIIe, schrijfbank), surmonté d'un corps d'armoire. Dans ma pièce à vivre, c'est PAS DU TOUT ça ! Mais plutôt, donc un Davenport [deiv'npɔ:t, de grâce !], càd un secrétaire à façade inclinée pourvu d'un simple compartiment ouvert sous la pente. Le plan à écrire est incliné; son inclinaison est non modifiable. Le scripteur s'y tient debout et c'est là l'objet principal de cette mise au point. Le plus important pour le choix, c'est évidemment la hauteur à laquelle se tient le plan à écrire, pour le confort & la durée. Le mien est idéal. Il assure en effet le maintien d'extension musculaire. Elle participe de la pertinence au long cours de l'investissement dans l'entretien de corps-ci. Il finirait même bien, ce corps, avec le temps, à devenir moins incompréhensible. La comm' entre lui et sa vassale, la conscience, passe mieux. Le rééquilibrage se déroule plus aisément en activant l'énergie au passage, dans une gestuelle à peu près infinie.

Énergétique: Le regard rétrospectif, sans nostalgie, rend possible la détection d'une résonance corporelle. Le corps est devenu davantage autonome, comme s'il avait pris confiance en soi. Il a enfin voix au chapitre & ne s'en prive pas (la satiété, l'invitation à s'asseoir quand la marche se fait longue, etc.). Il est devenu discernable, accessible même (genre, "on y va, gaillard; t'es prêt ?"). Il signifie son plaisir à se tenir debout quand la conscience le souhaite pour diriger la main droite, elle-même pourvue d'un bête ustensile à écrire jetable - c'est pas bien tout ce plastic, d'accord; ils sont là de toute façon, j'vais quand même pas les jeter sans les utiliser ! Mais je suis aussi client régulier d'un vendeur de mines métallique à insérer dans un byros, comme disait mon père, même si c'était un Parker qu'il tenait en main. L'énergie y circule bien mieux quand le corps est débout que lorsqu'il est penché sur le bureau, même quand la tablette est surmontée d'une boite à écrire ouverte (écritoire) sur laquelle poser feuille ou carnet. Elle s'évoque davantage au passage que lors de la station assise. Cela contribue probablement à la dissémniation énergtique dans les organes en éveil.

La lente mise au point de l'équilibre entre le corps-maître et la conscience à son service relève d'une démarche encourageant à la fois la progression de l'un vers son organicité fondamentale, tandis que l'autre s'épanouit aux contacts multiples qu'elle sait créer & entretenir. Notamment aussi avec ces lectures de textes en provenance de l'extrême-orient (Inde, Chine, dans une moindre mesure Japon). Ces grands pays prennent bien mieux soin de cette unité que constitue le corps-conscience, à la différence de l'occident qui reste profondément dualiste, plus que probablement à cause du contrôle exercé par les autorités religieuses des trois religions du Livre sur les consciences de leurs ouailles, au nom même de cette dualité qui entretient la séparation entre le corps & l'esprit tout en se berçant de la douce illusion (une escroquerie !) d'une survie du second après la mort du premier.

Cette table à écrire à façade inclinée, haute sur pattes, a très tôt convaincu le jeune homme de son utilité. Le corps lui a attribué pendant longtemps une fonction d'écriture comptable domestique. Elle accueille désormais la plupart des écrits confiés au carnet(s). Idéalement positionné, ce Davenport dirige le regard vers un point de fuite végétal dans le jardin. Que désirer de plus ?


S'accomplir dans la sérénité, c'est peut-être bien

  • tendre vers
  • viser à
    • accomplir,
    • épanouir
    la sérénité en soi.

Il ne s'agit pas d'un effort, il n'y a pas lieu de s'efforcer car l'effort

  • n'accomplirait
  • n'atteindrait

probablement rien de stable.

S'accomplir dans la sérénité est une manière assez aboutie de vivre en actes le cheminement de soi dans sa vie propre vers son propre accomplissement final en respectant les étapes que le parcours parsème sur la voie.

La sérénité qui a le plus l'occasion de s'accomplir, de s'épanouir est sans objet. Elle existe, point barre. Cela n'empêche nullement, au contraire, de consentir à une insertion choisie dans le monde bien sûr. Avec respect.