Pour une vie bonne, suivre sa propre nature, son humanité, indéfiniment perfectible.
C’est cette perfectibilité indéfinie de la nature de chaque soi, de sa nature humaine, qui lui permet, à cette nature, d’être poursuivie sur le chemin d’une vie bonne parce que pleinement humaine.
Chacun·e peut jouir de son humanité, à la condition toutefois de n’être pas figé·e dans une vie où l’imagination (connaissance de premier genre chez Spinoza) prédomine sans retenue. La raison intuitive de chaque soi guide ses pas sur sa voie réjouie: chacun·e la sienne, parmi tant de milliards d’autres; la mienne résulte de rencontres puis d’approfondissements choisis qui en assurent la dynamicité, la plasticité, tant organique que spirituelle puisque elle est une seule & même chose.
La palette d’aptitudes développées en cours de cheminement assure au corps-conscience une forme d’autonomie d’existence propice à une meilleure connaissance de la nature de soi & du monde dans lequel il fonde son essence fusionnelle.
L’expérience offre de mettre au jour puis d’établir avec ± d’acuité (intensité, vivacité), de véracité & d’efficacité:

1. de + en + de liens entre les choses
2. qui nous proposent dès lors de mieux saisir les effets
3. que les choses produisent sur nous au nom des principes d’action qui les animent.


Chaque voie est unique

Un petit dessin plutôt qu'un long discours ?

Décodage:

le bouton basculant ON/FF =

ON approches rationnelle & intuitive

OFF = approche de premier genre

Les trois curseurs représentent

l'acuité,
la véracité
& l'efficacité.

Ce bouton et ces curseurs peuvent expliquer par l'image
pourquoi chaque voie est unique
tant sont indéfinies les combinaisons
d'allumage/extinction d'une part et les variations
sur les trois échelles graduées d'autre part.


Les variations dans l’acuité, dans la véracité & dans l’efficacité des actes posés suivent la sinuosité de la vie même. Rien n’est en ligne droite. La ligne de l’horizon indéfini de soi est probablement de nature fractale.
Employer désormais son énergie à parfaire sa propre nature d’humain est la voie que peut choisir le corps-conscience, bien entretenue par les apports de la filiation d’une pourtant brève lignée familiale & les mains du maître d’Orient.

D’après M. Juffé, Café Spinoza - Épisode 5: Du corps & de l'esprit -


Spinoza dans le texte livre souvent des perles, comme ce corollaire de I, 24:

La nature est la cause par laquelle

  • les choses commencent d'exister
  • & persistent dans l'existence.

L'essence des choses n'enveloppe

  • ni l'existence
  • ni la durée.

La nature peut seule être

  • la cause
  • & la durée

des choses.

Persister fait référence à la durée: persister dans son être, c'est le faire durer. D'où l'importance dans une vie individuelle d'y maintenir la variété (IV, 4). L'être humain est nécessai-rement une partie de la nature. Les seuls changements qu'il peut subir sont « ceux qui peuvent se comprendre par sa seule nature & dont il est la cause adéquate.

L'être humain est une chose singulière; la puissance par laquelle il conserve son être, c'est-à-dire par laquelle il existe, est la puissance même de la nature en tant qu'elle peut s'expliquer par une essence humaine actuelle.

La puissance de l'être humain expliquée par son essence actuelle est une partie de la puissance infinie de la nature, c'est-à-dire de son essence. »

L'être humain tire sa puissance actuelle de l'essence de la nature dont la puissance est, elle, infinie.

Spinoza démontre ensuite qu'il est à la fois

  • absurde
  • & impossible

que l'être humain ne puisse subir d'autres changements que ceux dont il est la cause adéquate.

Donc, dit positivement, l'être humain peut subir des changements provoqués par une action extérieure à lui...

Ce corollaire vaut son pesant d'or : « Il suit de là

  • que l'être humain, nécessairement, est TOUJOURS
    • soumis aux passions
    • et obéit à l'ordre commun de la nature
  • & qu'il s'adapte à cet ordre [l'ordre commun de la nature] AUTANT QUE L'EXIGE LA NATURE DES CHOSES. »

Robert Misrahi, dont je suis ici la traduction (j'ai simplement remplacé "l'homme" par " l'être humain"), commente en note 13 page 525, en référence à l'axiome de la IVe partie de l'Éthique: « Dans la nature, toute chose singulière trouve toujours une autre

  • plus puissante
  • & plus forte

qui peut détruire cette chose

  • moins puissante
  • & moins forte qu'elle. »

Un exemple me vient en écrivant: un arbre peut nous tuer.

 En note 11, R. Misrahi précise: cet axiome est l'une des deux sources de la PASSIVITÉ (et donc de la SERVITUDE).

C'est par cette passivité

  • que nous subissons les évènements,
  • que nous ne sommes pas maîtres des évènements:

la force objective des êtres de la nature qui sont extérieurs à notre être.

La deuxième source de la PASSIVITÉ = l'ignorance & l'inadéquation.

L'objet de la partie IV en sa première moitié est de déterminer quelle part & quel rôle la connaissance prend dans la lutte contre ces deux sources de la servitude.

Je reviens à la note 13:

La finitude de l'être humain (le fait avéré qu'il meurt) tient au simple fait logique & naturel que l'être humain n'est pas la nature entière, c'est-à-dire que l'homme n'est

  • ni infini,
  • ni cause de soi.

En termes contemporains, l'être humain n'est

  • ni immortel,
  • ni apparu par génération spontanée.

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