Une écriture baroque. Un style parlé. Avoir vu et entendu l’auteur parler de son ouvrage aide à mieux comprendre cette logorrhée sympathique. Christophe et Sam ont tous deux de la répartie, le sourire volontiers en coin, le clin d’œil jamais loin.

Mais forcément, parce qu’il y a oralité, il y a à déblayer. À la truelle. Et à force de délayer, faut des pauses dans la lecture… En lisant, l’écrémage va de soi. Mais – z - où sont les vrais lecteurs dans les maisons d’édition, de nos jours ? Ceux qui pouvaient refuser du Sternberg, sans le regretter, jusqu’à ce que sa plume soit suffisamment pleine ?

J’ai adoré l’esprit caustique de Sam Chappelle. Ses références, ses réparties, son attitude anti-système, ses pas de côté avec les convenances, sa manière de jongler avec les règles, cette manière bien à lui de nous entretenir de ses dilemmes, ses faiblesses pour la gent féminine. 
Pas ses longueurs, vous l’avez compris ! « On » en aurait retenu 200 pages sur les 346, ça m’aurait bien plu, là oui ! Le commissaire n’aime pas écrire de rapports. L’auteur, oui…

Mais j’avoue que le rire l’emporte souvent sur l’exaspération passagère. Et puis des perles aussi, genre: « Un érudit en toge, ça devait la changer de son abruti en nage » (131)
L’intrigue qui se déploie dans la ville de Liège participe très largement au charme… pour un lecteur liégeois ! Est-ce une (autre) manière de mettre Liège sur la carte, de l’incarner dans une intrigue aux rebondissements multiples ? Le titre du roman vous en dira plus sur les milieux mis en scène. Ça vaut son pesant d'or...

L’épilogue atteint, l’énigme déçoit par un certain manque d’originalité, un arrière-goût de déjà vu: Sœur Thérèse qui rencontrerait Fantomas… Car subitement une série télé s’invite dans une série cinéma pour dénouer l’intrigue liégeoise. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée que ça, après tout !

Et, malgré la kyrielle de remerciements linguistiques en fin de volume, il reste pourtant des coquilles, trop. Et beaucoup trop de longueurs… Mais bon, c’est bourré d’esprit liégeois, ça oui !
Cette plume est sympathique en diable… Et son dernier roman, que je n’ai pas lu, vient de paraître en format électronique, à un prix nettement plus abordable.

La diffusion, Mon bon Monsieur, la diffusion…


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