Le livre aux quatre étiquettes: d'abord la blanche, celle qui, en quatrième de couverture, cache le prix français: 9€. La Belgique est si loin, n'est-ce pas, de Paris: pour nous, ce sera 9.20€.

Puis sur la couverture, trois macarons presque phosphorescents: -30% dit le premier; -50% surcolle le deuxième; 2€ prix final, clame le troisième.

de Ceccatty quand-même !
Et voilà
le genre de bacs dans lequel
pareille plume se retrouve...

Car quelle belle écriture
que la sienne.

Il sait dire sans s'étendre,
évoquer sans insister.

Premières pages prometteuses.
La suite confirme.
L'auteur dit sans s'étendre,
évoque sans insister.

XVIe siècle, un moine voyage.

L'aventure d'un évangélisateur,
compagnon d'Ignace de Loyola
avant même
qu'il ne crée la Compagnie,
confronté à plus forts que lui, des
Bouddhistes japonais.
Cela le fait renoncer
à sa mission évangélique.

Pas fait pour me déplaire,
ce sujet...d'autant que
son voyage le mène
aussi en Inde.

Le sous-titre en page de titre précise qu'il s'agit d'une relation de st François Xavier, sur ses voyages & sa vie. René de Ceccatty nous relate donc sa lente progression, comme membre de la Compagnie de Jésus (il contribue à sa création), vers l'extrême-Orient. L'Inde: Goa et le Sud, puis le Japon.

L'auteur adosse sa « narration à une sorte de fiction » dans laquelle « de nombreuses phrases ont été rédigées par François, ou du moins présentes dans la correspondance telle qu'elle a été publiée, » de son vivant pour certaines et « à partir du XIXe pour leur totalité. » 330

La phrase que monte R. de Ceccatty est fluide et porteuse. Il résume une impression en un tournemain. Plaisir.

« On ne rencontre pas un homme pour lui vouer sa vie. C'est un principe sur lequel je ne revins jamais. » 30

Sa plume, exhaustive sur la biographie d'errance, s'épuise quelque peu. L'évangélisateur jésuite s'éreinte à mesure qu'il multiplie les occasions de convertir. Puis, il prend conscience des guerres que provoquent ça et là ses actes. Les morts aussi.

À plusieurs endroits du livre, l'auteur dit aussi avec une pudeur prudente les amours entre hommes, toutes empreintes de désirs, de chaleurs partagées au contact des corps, de caresses aussi. Ce sont les constats d'une intransigeance inhumaine.

Et puis, la première phrase du chapitre XII, le basculement: « Il suffit de quelques jours, parfois de quelques heures pour

- non pas savoir
- mais décider que l'on vivra d'une manière telle que ses choix précédents ne furent que la parodie d'une vie à laquelle on a seulement accès. » 179

J'apprends aussi au détour d'une phrase que ce n'est qu'en 1497 que la Sorbonne reconnut la virginité de Marie. 185

 


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