Copyright © Pol Pierart, avec son aimable (et solennelle) autorisation.

Sur une photo de Pol Pierart "Il n'y a qu'une vérité, c'est qu'il n'y a pas qu'une vérité."

Pol,

Cette bouteille à la mer des livres,
cette bouteille a l'amer picon qui dé-livre.
Oserais-je :
cette bouteille à l'amer, Pticon!

Marrant quand même comme UNE, l'indéfinie aussi mais dénombrante ici, peut devenir absolue sous ta plume. L'UNE/l'UN, absolus relatifs.
Pourtant, personne, même pas toi je suppose, n'écrirait : « il y a plusieurs vérités ».
Tu as dû en envisager plusieurs
et caler tes compteurs
sur celle-là
qui devient LA vérité,
avant de glisser vers TA vérité,
qui en devient plurielle, indéfiniment,
par la grâce d'une négation.
Comme quoi! Chapeau, l'artiste!

As-tu lu ses Inscriptions à Louis Scutenaire, et en es-tu ressorti indemne, toi?
Mieux encore: des Stasseries très Verheggiennes...

Parce que le UN et le VRAI, pour un dubitatif, t'as dû tomber bas du toi.

La tautologie véritable, c'est davantage que répéter VÉRITÉ et il n'y a qu'une en les reliant par l'évident signe égal personnifié par le C'EST. Sauf qu'il y a une négation qui s'y immisce, subreptice. Cela fait toute la différence. Loin de mon indifférence. Vois-y même ma préférence consentie.

L'ombre de la bouteille
la prolonge
l'allonge
la longe
mais sans nez quarte
carte sur table.

Point trop n'en faut, de cales d'Embourg1 quand même, surtout sous ma plume.
Tout est nombre dans la l'hume, hier.

J'y reviens, terminalement.
Je n'ai point l'admiration béate mais bien (auto) explicative. (Vroum vroum).

La pluralité de ton monde, les vérités plurielles que tu lui reconnais, le rend proche du mien.
À première vue, la vérité est une.
Rapidement, elle gigote dans son costume trop étroit,
s'en défait et s'en remet, nue,
à des approches complémentaires:

Ce que l'oeil n'a pas vu, les autres sens l'ont déjà perçu.
Ce que l'esprit est lent à saisir, l'intuition s'y faufile, sûre de son bon droit.
Un parfum fait défaut? Le toucher prend le relais.
Le goût n'y entend rien?
Le crissements de leurs pas,
dans l'allée pavée de vérités,
alertera sur l'imminence de l'éveil.
En l'absence d'immanence, hein!

Le galbe du corps verré
évoque tant de sensualités tactiles.

Comme tu le lis, mon cher Pol, l'ombre non platonicienne longeant ta bouteille bouchonnée a éveillé en moi le sens de l'interprétation festive. Je n'ose pas dire (mais bien l'écrire!) de l'exégèse. Ce serait trop d'honneur fait aux détenteurs de vérités uniques.
Ce n'est jamais qu'une vérité parmi d'autres.

Tu nieras, farouche ou amusé, avoir voulu dire cela. Peu importe.
Tacitement, par ta lecture, tu m'y auras en quelque sorte autorisé.

Ce qui fait ton charme, c'est ce qui ne fait pas ton charme.
On s'amuse comme on peut!

À la revoyûre accidentelle,
Jean

1 Je le jure, je ne savais pas ce qui suit en l'écrivant lors d'un atelier d'écriture proposé par Imaginaction : « Pol PIERART est né en 1955. Il vit et travaille à Embourg, Belgique. ».


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