Même les pigeons les ont désertés:
les deux quais longent chacun
un haut mur aveugle en pierres

qui semble s'élever jusqu'à la troposphère:
il en émane la vibration
d'un air lourd chauffé à blanc.

À chaque extrémité
un tunnel ferroviaire.
Le soleil ratatine d'attente les corps.

Une touffeur citadine obnubile les pores.
Quelques corps s'agglutinent
à l'embouchure d'ombre

d'un tunnel sous les voies.
On se prend à rêver d'un quai mobile
se réfugiant dans un des gouffres

percés à même la colline
dès qu'une canicule ou un déluge pluvial
partirait à l'assaut de la cité.

Le premier train fera l'affaire:
la calatravade sous sa casquette de fer
est un ventilateur naturel transparent.

 

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