Jalonner l’été de stations délicates,
se laisser envahir de soleil.
Respirer la peau saturée
de thermies nourricières.

Jardiner à la fraicheur matinale
quand l’action demeure guillerette.
Jouir en l’espace clos et vaste
du corps ;
le réjouir de l’harmonie immobile.
Réjouir encore sillons et replis
de leurs liquides internes
amenés à pas feutrés
dans la sphère sensuelle ;
offrir à la sueur
tout le théâtre
de son expression nuancée,
ici perlage, là écoulement.

Observer l’activité insecte
sans répit ni incomplétude.
Parade papillonnante
des lépidoptères sans cocons,
discret faufilement
de l’abeille vers sa ruche
en vide ventilé.

Forger la pensée
au plus près
de la vérité sentie.
Soupeser les mots adéquats
à l’expression ouverte
de cette stupeur estivale.

La Catalogne côtière,
sans lieu privé,
l’échappée du regard
vers l’horizon des bleus,
sans regret face au confort
d’une terre familière.

Les fruits rouges prennent le temps
du rengorgement succulent
en approfondissant leur rougeur
jusqu’au rouge nocturne.

Fonder l’inégal sur le respect
uniforme de la respiration naturelle.
Naitre à sa plume dans le libre choix
d’appariements textuels.

Oser l’ordonnancement sauvage
sans pause ni voilure ténébrante.
Honnir par ignorance tout autre ordre.
Inspirer en retour un calme joyeux.

Écrit le 11 07 10, mis sur le site le 7 09 10.


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