L'heure floue amortit la ville
dans l'entre-deux d'un jour frissons.
Le vent fluvial porte arôme
discret, primitif, sur le qui-vive.

Quelques coureuses
tentent de stresser un chrono,
attentives aux matrices hormonales
battant chamade sous parure vive.

La peau grapille ça & là
une ambiance portuaire alanguie
par l'absence. Baigneur tendu
sur saut.

L'aimable assemblée a porté attention
aux deux poètes de l'ailleurs
venus dire l'écrire en deux langues.
Celles et ceux d'ici le pourraient-ils ?


 

L'oreille capte l'accent rocailleux de ce poète flamand confirmé. Émile Verhaeren fut poète national, au tournant du XXe, royalement attaché ! Cette résurgence un gros siècle plus tard est une initiative de trois lieux poétiques: « du Poëziecentrum de Gent, de la Maison de la Poésie et de la Langue française de Namur et de l’organisation littéraire VONK & Zonen d’Antwerpen, en collaboration avec la Maison internationale des Littérature Passa Porta de Bruxelles. » nous révèle le site consacré à cette aventure poétique qui a vu le jour début 2014. Charles Ducal en est le premier. Sa mission désormais terminée, le bâton a été transmis à Laurence Vielle.
Charles Ducal, enseignant retraité de l'enseignement catholique flamand, a animé pendant ses deux deux ans de poétariat beaucoup de séances dans des écoles dans les trois régions du pays. Il nous a dit son enthousiasme sur les échanges qui ont eu lieu. La mission qu'il a reçue était « d’écrire au minimum six poèmes par an sur diverses thématiques de notre pays ». Ils ont nettement pris un tour social avec lui.

L'ensemble des poèmes qu'il a écrit ont été rassemblés dans un ouvrage de belle facture, réalisé par un éditeur ... néerlandais, Atlascontact. Le volume contient également un CD sur lequel il lit des textes et un DVD contenant un film de Jess De Gruiter qui lui a été consacré. La traduction a été prise en charge par un collectif de traduction assemblé par Passa Porta.

L'entreprise poétique que voilà a belle facture grâce à l'ampleur et à l'humilité qu'a la plume de l'auteur. Elle passe bien la frontière...

 
Les Parlantes et son infatigable organisatrice, Véronique Herzet, sourire aux lèvres, l'accueil-plaisir, nous ont donné l'occasion de vivre un moment ... national décentralisé en terres liégeoises.
 

 Poètes et écrivains sont des personnes normales, si si; juste elles assument peut-être mieux que d'autres la main qui les suit et ils sont nombreux à prendre plaisir à nous le faire savoir. Quand les mots sont assortis d'égo surdimensionné, ils en deviennent peu transférables, mais pas moins honorables. Les trois auteurs présents sur la photo prise par Stéphane Deleersnijder sont: Véronique Daine, Michaël Vanderbril et Antoine Boute. Ils sont parmi les trente auteurs de l'anthologie Belgium Bordelio publiée par la maison de la poésie d'Amay. Ils nous ont lu quelques textes sortis de leur imagination. L'intériorité de Michaël Vanderbril, sa discrétion même, était intéressante à écouter. Dans un autre registre, Véronique Daine nous a lu des textes aux contours un peu hypnotiques tandis qu'Antoine Boute a déclamé (avec moult effets de voix) trois épisodes d'un feuilleton qu'il est en train de rédiger.

En tout, une heure dense aux ressources diversifiées. Merci aux Parlantes ! L'entreprise poétique que voici a eu belle facture grâce à l'humilité et l'ampleur de plume des deux poètes d'expression néerlandaise; cela passe si bien la frontière, celle toute surréaliste d'une Belgique de moins en moins sauvage ! En Belgique, cette frontière se dit être linguistique, mais est aussi économique, voire chez certains raciste (antifranskiljoens !). Mais cela est un autre débat qui n'a évidemment nulle portée dans ces sphères-ci. C'est d'ailleurs en cela que la démarche générale du poète national et des Parlantes qui a choisi de les inviter montrent l'ampleur qu'il y a lieu de leur donner en ces temps de repli frileux sur de microcommunautés.


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