Effaré de solitude*
Torsades stables

Rumeur investie
d'incidence acouphénique


* From Merriam Webster

alone, solitary, lonely, lonesome, lone, forlorn, desolate mean isolated from others.

alone stresses the objective fact of being by oneself with slighter notion of emotional involvement than most of the remaining terms. Everyone needs to be alone sometimes.

solitary may indicate isolation as a chosen course

glorying in the calm of her solitary life but more often it suggests sadness and a sense of loss.

left solitary by the death of his wife

lonely adds to solitary a suggestion of longing for companionship.

felt lonely and forsaken

lonesome heightens the suggestion of sadness and poignancy.

an only child often leads a lonesome life

Un exemple tiré d'une lecture: Mr Royall was a dreadfully lonesome man; she had made that out because she was so 'lonesome' herself. He & she, face to face in that sad house, had sounded the depths of isolation ... She was the only being between him and solitude. Edith Wharton, Summer, 16

lone may replace lonely or lonesome but typically is as objective as alone. a lone robin pecking at the lawn

forlorn stresses dejection, woe, and listlessness at separation from one held dear. a forlorn lost child

desolate implies inconsolable grief at loss or bereavement.

desolate after her brother's death

[Ce nuancier brut de décoffrage peut expliquer pourquoi il est souvent plus précis de s'exprimer en anglais...]


« Je vais attendre
pas que vous reveniez. Vous ne reviendrez pas.
Mais que je me revienne.»
Violaine Lison, Vous étiez ma maison, Esperluète, 26

Sa langue précise enchante:

  • La forêt palpite dans les bras du matin
    Le soleil glousse sur le bleu verglacé.
  • Et le vent vif muse dans les branches. 47
  • Il en faut du courage pour entrer dans sa propre forêt. 54
  • Le jour referme ses cahiers. Le soleil blanc s'offre un dernier plongeon dans les dunes de mon visage. 63
  • j'accepte ma vacance. Je n'ai pas le choix. 67

[Je dois cette lecture à une amie qui m'a prêté cet ouvrage. Elle savait probablement qu'il me siérait comme un gant !]

Un vent sévère
surgit par rafales.
Se parsème en soi
un bien-être adéquat.
Une attention à l'esthétique neigeuse.
Chemin des chats
aux bords du territoire
qui m'est provisoirement confié.


18 1 24

Le bleu de la nuit advenue
trainaille sur les derniers feux
du blanc neigeux.
Paysage enfenestré:
l'assombri de soi
semble s'extraire d'affres
nées d'abysses indéchiffrées.
Demeurer constant
de vigilance accomplie.
Maintenir la trajectoire
apparemment mieux suivie.

Main.
Tenir.

Du soir qui accourt,
la neige s'inspire en bleu.
Il s'approfondit à vue d'oeil
jusqu'à avaler arbres & arbustes
dans un emballement de frimas
exilés en ces contrées
celant sous un duvet cristallin
un monde alenti d'hiver,
davantage chaque jour accaparé
d'incertitudes inaverties.
Transitions de grisailles
sans sursaut tonitruant
des derniers feux du jour d'avant

L'acouphène bourdonne
d'intériorité mal apprise
aux temps aquatiques du ça.

Chaque minute grapillée sur la nuit,
d'imperceptible, devient tangente,
encore incertaine. Pourtant moins incomprise.
D'inconcevable à perméable ?


22 01 24

Il me semble que relire ce qui a été écrit il y a 5-6 ans permet parfois de rapiécer le soi pour en réapprécier l'existence, au moyen de ce vide entièrement disponible que constitue l'énergie diffuse, encore indéterminée, dont pourrait surgir l'acte éminemment couturier de rapiéçage. Cela pourrait-il mettre un terme à une noirceur incertaine d'elle-même ?


25 1 24

La Grande Librairie, hier soir au MUCEM, Marseille: Laura Vazquez qui a lu un extrait de son épopée poétique* installe dans l'instant une densité tendue au-dessus de l'abîme fragile que parcourent ses mots scandés sur un rythme hypnotique, intensément porteurs d'envols vers l'infiniment... Tanguer sans verser. Une langue armée d'une vibrance magnétique intensément vécue jusqu'à ce déchaussement dirimant que peuvent imposer des vers issus des entrailles. Cette page lue nous arraisonne en nous emportant sur une vague ondoyante s'épanchant dans le port de Marseille...

* Le livre du large et du long, éditions du sous-sol, 2023. Le Matricule des Anges (n° 241) lui avait consacré un dossier en mars 2023. Il aura fallu attendre de la voir/entendre pour franchir le pas. Un mois plus tard (j'écris cette notule le 27.2.24), j'en suis toujours à m'offrir deci delà quelques pages. Je n'en sors jamais indemne. Une telle authenticité électrique, une rareté. Une sororalité de plume ? Je n'en ai pas fait le tour tant cette plume à d'atours dans son sac, qu'elle vide posément, Laura Vazquez, ne taisant rien au travers de non-dits pourvus d'échapatoires distendus.


26 01 24

Sauvée d'une boite à livres: Danièle Mitterand (1924-2011), En toutes libertés (1996).À la fois rafraichissant et très indicateur de la distance à laquelle elle était tenue. Nulle langue en poche, notamment avec Fidel Castro.

Une bulle de lumière
Soleil d'hiver
Pièce inondée
La pièce et le livre
bellement appariés.


27 01 24

Extirpée d'une planche où ce roman n'avait rien à y faire, le premier roman de Corinne Hoex (1946): elle l'a donné à lire sa plume déjà mûre. À 55 ans. La fille unique de la maison est à la manoeuvre. Un point de vue décalé sur une enfance. Style détaché, ironique. Lassitude parceptible aux deux-tiers. Il se peut que point trop n'en faille. Souvent, quand le système d'une plume à la manoeuvre devient évident, une fatigue stylistique s'installe. Le grand menu (2001).


29 1 24

La robe enceinte
les genoux au sol
écrue, la laine.
La pose en impose, muette.
L'imploration: désarroi manifeste.
Ce silence résonne dans ce long couloir.
Pourtant, nulle pièce.
Comme si cet air de madonne
était trop empreint.
Dernier recours face
à tant de misère,
si peu de miséricorde.
Pour soi. Avec l'autre.


2 2 24

D'anciennes pistes se recroisent,
telle une épisodique réticence corporelle
dans la nuit sans rêves.
Un vers de porphyre
s'est dissous dans l'acide gras
de l'oubli propice
à l'entre-deux eaux.
Forages imprécis
se fomentent au-delà
de carrières en déshérence.


3 2 24

Ville matine pas mutine
Chape humide & roide
& puis cette machine
qui refuse une fausse pièce de 2€...
Cela circule donc !
Je vigilanterai à l'avenir.
Enfin, si ça se peut !

Un crachin pusillanime
s'abat peu économe
en pelletées frissonnantes

sur une humanité locale
peu disposée au volant
à intégrer la transition.
Toujours aucun bus,
sauf l'E20 croisé
Mots pas roses.


4 2 24

Quant à la pluie,
elle s'entremet.
Chaque goutte la retrousse
par l'air immiscé.
Elle concourt à l'éveil
par la somme d'impacts sonores,
détachés, par soubresauts.


14 2 24

D'une pluie souveraine
se sonorise un paysage
bien désolé de se liquéfier
de la sorte, sans excès apparent
proche de la crête
entre deux bassins versants
pourtant effondré.

 D'un corps l'audace

qui se propage & se projette
d'Ourthe en Senne,
entraîné par des impératifs saugrenus
auxquels faire face.

Déborde parfois de sa capacité

à les contenir.
Tenir sans s'enfoncer
dans le dédit de soi.

D'un enfouissement
dans le cocon douillet
sous la couette liseuse
d'univers multiples,
vus par nombre de plumes
qui se confient au
Matricule des Anges,
plait infiniment, plaide même.

Même si demain
s'extraire, oculaire plural,
suivi de deux entrainements.

N'y pas consentir
à se projeter
dans les profondeurs du demain.

S'arrimer ici, maintenant.


15 2 24

La main se tend: l'oeil
cherche à lire le titre
de l'hebdomadaire-affiche:

Solitude choisie ou isolement subi ?

Ça lui parle, la main.
Parcours-lecture dans le train
qui ramène le corps
à ses pénates endormies.
Quelques semaines de tardifs retours
au service des droits humains,
à leur meilleure compréhension.

Un cri, assurément.
Intériorisé, certes.
N'empêche, tout du même...


18 02 24

Saisir ce déplaisir à vivre
à bras le corps. Avec des pincettes...
Discret jusqu'à la transparence.


26 2 24

S'évaser sans se fuir
Nulle vase, une crique plutôt
Conjecturer les précipices
Absences de remontées
ni manuelles, ni en rappel
– pas les muscles pour, de toute façon !
ni même mécaniques sur crémaillères.

Tant d'innocences éventées,
ça ne s'invente pas...


27 2 24

Village matinal

L'âge de la ville,
vespéral.
Cette grisaille humecte qui s'écoule persistance,
de la fenêtre aux tentures rameutées
aux bords extérieurs de l'orifice dans le mur.

Une grisaille informe & grise. Sans griserie possible.
S'acclimater aux temps déréglés,
aux climats bousculés,
aux saisons estompées
hors normes connues ou inconnues.

Tremper. Détremper. Tromper.
Se détrouper.
L'impressionnant persiste de toute façon.
Cela demande, cela exige même
de passer outre les tergiversations
pour accomplir le faisable.

"Cela" invite, demande, exige
à ne pas se laisser tracer une route
en courbe rentrante,
comme un ongle s'incarnerait dans une chair
si on le laissait parfaire son oeuvre.

De loin donner la préférence
au froid humide & non à l'effroi déshumanisé.

13 03 24 Lu sur un mur intérieur: La vie est belle.

Proposition: Le beau est vital. Il est « la splendeur du vrai ».

Nuit du 15 au 16 03 24

L'effort moire; une peau luit / Le fermoir glisse et savoure / l'air de rien s'immisce. / Les forts, tels des armoires à glace / mirent leurs pectoraux glabres /
dans les miroirs de la salle / telles ces danseuses dont ils ignorent / tout du déhanché l'heure d'après.

Un déluge de pluie
déloge l'humain du dehors,
délave le pédiluve.
Nul éloge n'en fera un églogue.

La creusée de chemins écrus
par les boues lessivées
des terres emportées
en suspensions brunâtres
de ces si soudaines crues
dont se gonfle(tte)nt nos rivières.

Qu'émonderions-nous mieux
que ce monde sans rieurs
qui crie famine
face à tant d'injustices
et dont oncques ils ne se sentent
des ailes pousser
à l'avers d'eux-mêmes.
Tant de mauvaises fois confondent.

19 03 24

La cause première du décès de policiers dans l'exercice de leurs fonctions, d'enseignants aussi... tient à l'existence et la disponibilité d'armes à feu et d'armes blanches (deux policières liégeoises et deux enseignants français). Cette tentative de détermination causale repose à la fois

  • sur une pensée radicale, qui consiste à chercher puis à nommer la racine des phénomènes, ce qui en promeut la survenue efficace dans la mesure même de la sophistication technique qui s'y est logée, rapports à des armes davantage primitives
  • et sur un fondement pacifiste et non violent, aussi par tradition familiale.

3 4 24

La simple ronde itérative sur ce bout de lopin dimensionne l'émotion joyeuse dessinant aux lèvres un sourire persistant: le constat du ballet silencieux d'abeilles dans les deux PRUNIERS EN FLEURS suffit à entretenir la persistance effleurée♦ Ce fond d'air avrilien demeure encore d'une fraicheur peu plaisante à l'effleurement crânien. Nul frisson n'aflleure (quoique...): un écart, un fendillement dénuageux siérait♦ L'oeil ne confirme pas♦ Pas assez♦ Repli fauteuillé, livre emporté, porte ouverte♦ 15h48

 

 

Recherche

Statistiques

  • Membres 4
  • Articles 3594
  • Compteur de clics 8964173