Quelques considérations terminologiquement philosophiques, ou comment la terminologie peut éventuellement servir la philosophie, si cette dernière y consent...


PLAN

  • Caractères définitoires de la substance
  • La pensée & l'étendue
  • Deux attributs de la substance
  • Les sens que peuvent endosser les verbes pronominaux
  • Revenons au raisonnement philosophique de Charles Ramond
  • Robert Misrahi, lui, différence nature naturante de nature naturée ainsi
  • Substance
  • Se naturer
  • Hypothèse de C. Ramond
  • Se naturer défini
  • Y rencontrer un vécu
  • Corps-conscience & conscience de soi
  • Principes de fonctionnement de la conscience de soi, guidés par le deuxième genre de connaissance
  • Conclure
  • Un addendum roverien sur la naturation

Caractères définitoires de la substance

Le Dictionnaire Spinoza rédigé par Charles Ramond et publié en 2007 aux éditions Ellipses, s'emploie à préciser les caractères définitoires de la substance: Spinoza les nomme attributs. Le terme caractère définitoire est d'un emploi courant en terminologie notionnelle: chez Spinoza, à côté d'attribut, on trouve aussi propriété & qualité, nous précise le Dictionnaire. C. Ramond y adjoint: caractérisation, détermination, qualification, essence.

Le caractère d'une notion, le vocabulaire systématique de la terminologie le définit ainsi:

 


La pensée et l'étendue

Parmi l'infinité d'attributs dont la substance est constitutive, Spinoza nous en précise deux: la pensée et l'étendue CR, 64.

Vient à l’esprit que Spinoza, en n’en définissant que deux, nous laisse des boulevards de suggestions créatives à faire pour définir ce dont la substance est par ailleurs également constitutive.

Il y aurait dès lors lieu de

creuser pour savoir si des auteurs qui l’ont aussi commenté ont découvert d’autres attributs à la substance, collant évidemment aux définitions que Spinoza donne;

et puis se demander s’il n’en a donné que deux parce qu’ils constituaient deux certitudes raisonnables à ses yeux par rapport à ce que la science savait à son époque sur le corps humain, sur la nature en général ?

Tant de découvertes de nature scientifique ont été faites depuis la deuxième moitié du 17e siècle que cela représenterait une prudence attentive à l’état de la science en son temps de sa part s’il s’avérait qu’il n’avait pas poussé ses investigations plus avant pour ajouter d’autres attributs à la substance. Sa correspondance y répondrait-elle ? Ces questionnements, il ne m'appartient d'y répondre.


Linguistiquement, le verbe pronominal, réfléchi ou non, relié à chaque attribut/caractère peut s'avérer utile, comme on le voit à la dernière ligne du premier tableau:

Premier tableau: deux attributs de la substance
pensée étendue
La pensée est un attribut de la nature. L'étendue est un attribut de la nature.
La nature naturée se pense. La nature naturante s'étend.
Elle se pense elle-même. S'étendre est l'opposé de rétrécir.
La pensée se pense. L'étendue s'étend.

C. Ramond appuie son raisonnement sur Eth II, props. 1 & 2.

Bien entendu, plusieurs articles sur les 60 notions définies dans ce Dictionnaire permettent d'approfondir ces notions philosophiques tout en éclairant cet essai de nature terminologique avec un objet philosophique: attribut 27-29, étendue 64-67, mode 122-124, nature naturante/nature naturée 131-136 et substance 177. Pensée, pourtant omniprésente, n'y fait pas l'objet d'un article, contrairement au lexique de R. Misrahi.


Pour information, voici un tableau extrait du Petit bon usage de la langue française (2018, p 236) résumant les sens que peuvent endosser les verbes pronominaux:


Revenons au raisonnement philosophique de Charles Ramond

En remplaçant Dieu par la nature, comme la coutume s'en est prise sur Nulle Part, à la suite de Michel Juffé, cela donne:

La nature est une chose pensante. La pensée est un attribut de la nature. La nature se pense pensante. La pensée se *nature naturante.

C. Ramond différencie, à la suite de Spinoza, modes et attributs: la pensée est un attribut de la nature; la nature est chose étendue.

Plus un être peut penser de choses (Spinoza sous-entend-il différentes, multiples ?) Essayons: Plus un être peut penser de choses différentes, multiples, plus cet être pensant contient de réalité ou de perfection.

Donc, un être qui peut penser une infinité de choses en une infinité de modes est nécessairement infini

  • par la vertu du penser, dit encore C. Ramond;
  • par la vertu du fait qu'il se pense (par la conscience, par l'entremise de la conscience que contient le corps). (proposition nullepartienne)

Un être qui peut s'étendre en une infinité de modes est nécessairement infini par la vertu du fait qu'il s'étend.

Plus un être étendu peut s'étendre en de multiples & infinies dimensions, plus cet être s'étendant contient de réalité ou de perfection.


R. Misrahi, lui, différencie nature naturée de nature naturante ainsi:

La Nature naturée désigne l'ensemble des modes finis, c'est-à-dire tout ce qui dépend d'autre chose (comme l'homme), tandis que la Nature naturante désigne l'ensemble des attributs, c'est-à-dire la Nature (Dieu) comme cause de soi et liberté.

Cette phrase aide aussi à comprendre une autre différence, celle qui existe entre mode et attribut.

 Dans un autre ouvrage qui s'intitule l'être & la joie, du même auteur, l'index nous indique deux occurrences principales de cette typologie différentiante, figurant dans deux essais. Les occurrences se complètent.

 NATURE NATURANTE

115 la nature naturante est la substance elle-même, en tant qu'elle produit activement

  • ET soi-même
  • ET Les choses singulières.

137 L'Éthique, I, 29 la nature naturante & active est constituée par les attributs de la substance càd "Dieu" comme cause libre,

  • qui ne se tient que de soi
  • & qui est cause de soi.

La nature naturante est

  • le dynamisme intemporel de l'être qui sous-tend & fait tous les êtres.
  • Dieu càd la substance, càd les attributs.

 NATURE NATURÉE

115 La nature est la substance considérée cette fois sous l'aspect de ses produits, càd des choses singulières saisies comme telles & non plus dans leur rapport à leur cause immanente & totalisatrice.

133-134 La nature naturée est cet ensemble des êtres (finis & infinis) qui découlent de la substance unique càd des attributs et qui sont à la fois

  • bien délimités
  • & bien déterminés.

Dieu ne transcende pas la nature. Il est la nature même.

La nature est la puissance qui produit

  • les êtres
  • un dynamisme.

137 La nature naturée est

  • l'ensemble des choses qui suit la nature de Dieu
  • l'ensemble des MODES qui suivent respectivement de chacun de leurs attributs.

La nature devient ainsi à la fois

  • une & multiple,
  • unifiée & diversifiée,
  • connaissable en ses modalités concrètes par
    • la présence
    • & l'efficacité
  • en chaque réalité singulière de tous les concepts qui axiomatisent l'être.

Substance
En me penchant sur l'article que C. Ramond consacre à la substance dans son ouvrage (177 sv), j'y lis que la substance n'est qu'un autre nom pour la nature. Or Spinoza définit la substance en utilisant un verbe pronominal réfléchi, dont il renforce même la réflexion en ajoutant de manière judicieuse par soi: la substance est ce qui est en soi & ce qui se conçoit par soi. Se concevoir (verbe réfléchi) consiste à se penser. Quand Spinoza écrit par soi, se conçoit par soi, entend-il se concevoir soi-même ? La substance peut-elle se concevoir elle-même ? La nature (substitution de substance par synonymie) peut-elle se concevoir elle-même ?

Est-ce-à-dire que le concept (de substance ?) n'a pas besoin du concept d'autre chose d'où il faille le former puisqu'il se conçoit par soi & qu'il est (déjà) en soi ? Il me semble empiriquement qu'il en est bien ainsi de la nature.

Spinoza encore: par Nature j'entends l'étant absolument infini, l'essence absolument infinie donc, c'est-à-dire la substance consistant en une infinité d'attributs dont chacun exprime une essence éternelle & infinie.

C. Ramond a constaté que Spinoza n'emploie le terme substance que dans les deux premières parties de l'Éthique; dans la suite, la nature (Dieu) prend le relais.


Se naturer
C. Ramond se penche à l'article Nature naturante, nature naturée (131 svt) sur les participes d'un verbe qui n'existe pas plus en latin qu'en français (naturée/naturante). 135

Il entreprend alors une démarche philosophique de l'étonnement (référence faite au titre d'un ouvrage de J. Hersch) sans recourir à une solution de... nature terminologiquement néologique. J'y viens après avoir suivi son raisonnement.


Hypothèse de C. Ramond

Il cherche les significations possibles du verbe *NATURER: il écarte créer, tout autant que causer. Il évoque bien sûr DÉNATURER: « Naturer devrait être compris & formulé comme le contraire de dénaturer ». Les activités qu'il retient pour dénaturer, sans les sourcer, comme si elles faisaient partie d'un invariant commun aux francophones: dégrader, avilir, transformer profondément.

Il émet ensuite l'hypothèse suivante:

« Si aucun verbe n'existe pour soutenir les participes naturant et naturé [que les traducteurs & traductrices semblent retenir], ce pourrait être parce que nous n'avons aucune idée [de nature philosophique] d'une activité propre à la nature, à supposer d'ailleurs qu'une telle activité existe. »

Il bute donc sur un constat de carence.


Se naturer défini
Comme il ne se départit pas de sa toge philosophique pour émettre cette hypothèse, il semble, dans cette source au moins, être passé à côté du verbe pronominal se dénaturer. Malgré le « se concevoir » sous la plume de Spinoza. Voir plus haut sous l'intertitre Substance.

Linguistiquement, il n'est aucune difficulté à trouver les antonymes, même en se limitant aux trois activités qu'il retient, pour dénaturer; n'importe quel dictionnaire d'antonymes fera l'affaire. Un site sur Internet attribue quatre antonymes de dénaturer:

Deux investigations préalables à la définition

  1. Dans la définition de se dénaturer, et j'y pressens une ouverture: si se dénaturer, c'est bien perdre sa nature (le grand Robert), perdre sa nature propre, donc, l'antonyme de perdre dès lors est tout trouvé...: se naturer, tout néologique qu'il soit, serait dès lors acquérir, endosser sa nature propre. R. Misrahi dans son lexique précise que nature chez Spinoza s'agit en essence.Se naturer serait dès lors & de même acquérir, endosser son essence propre.
  2. Jean Malaurie, né en 1923 - centenaire donc -, géoanthropologue bien connu (il a créé la collection Terre Humaine en 1954), dans un grand entretien qu'il a accordé à François Brabant pour le Magazine Imagine (n°131, p. 82), emploie le verbe se naturer au passif: « Les hommes que j'ai observés [parmi les peuples racines du Grand Nord] savent qu'ils font partie de la nature. Ils sont naturés. » Être naturé, selon cette observation, consiste donc pour l'humain à savoir qu'il fait partie de la nature.

Définition de se naturer, être naturé
Avoir endossé la nature propre du corps, c'est-à-dire son essence, permet à la vie de créer son chemin de façon sereine tout en vibrant de façon harmonieuse avec la nature qui l'entoure, puisque l'humain naturé sait qu'il fait partie de la nature qui, elle-même, est partie prenante de la planète Terre, lilliput dans les plurivers où elle fonce.

À l'article Mode dans son lexique, R. Misrahi précise que par Nature naturée, « il s'agit de la Nature constituée, produite & composée de toutes les réalités singulières existantes. La Nature naturante, quant à elle, sera la même nature totalisante, mais considérée du point de vue de son fondement & de sa condition, c'est-à-dire des attributs. » 241 

Jean Malaurie poursuit la phrase citée avec ceci, nous offrant une deuxième occurrence du verbe se naturer utilisé au passif:

« Si vous vivez comme moi dans votre appartement, tout à fait à l'écart des animaux, des plantes, des pierres, vous n'êtes plus naturé. C'est une autre vie. Mais il ne faut pas se faire d'illusion: la nature se venge. »

C'est ce que j'ai par ailleurs appelé vivre hors cosmos & hors sol (comme la culture de plantes hors sol).


Y rencontrer un vécu
Ce processus d'acquisition de son essence propre en se naturant peut même correspondre à un vécu quotidien, comme se célèbrent des retrouvailles avec soi par l'entremise d'une relation respectueuse, entretenue avec la nature environnante. Nous pouvons de la sorte mieux conserver notre nature propre en entretenant ce lien avec elles. Plusieurs textes sur Nulle Part rendent compte de cette bonne entente. Le recueil poétique Un écartement convenable en rend souvent compte. D'où l'intuition que la définition issue d'un néologisme (se naturer) pourrait s'avérer précise.

En terminologie, il est une sous-discipline qui se structure sous l'étiquette Néologie; un de ses hérauts dans le domaine français est M. John Humbley, grand spécialiste de la veille néologique. C'est à l'ombre de ce que j'ai compris & retenu de cette approche (professionnellement) que j'adosse ma proposition, sans bien sûr avoir consulté l'autorité qu'il représente avec d'autres sur la validité de mon raisonnement.


Corps-conscience & conscience de soi

Le corps autonome incluant conscience & conscience de soi n'est pas toujours aisé à décoder pour la conscience de soi. Les indications que le corps-conscience délivre à la conscience de soi sont souvent difficiles à décoder au premier abord.

Il semblerait que le terme conscience

  • ait deux valeurs de portée différente,
  • corresponde à une typologie à deux branches:
Deuxième tableau:
Différenciation de deux types de conscience
TYPE DE CONSCIENCE CORPS-CONSCIENCE CONSCIENCE DE SOI
DÉFINITION = Le cerveau dans le corps, au même titre que le coeur, le foie, la vessie, les reins, le pancréas, l'estomac, le duodénum, le rectum, la glande de Cowper, etc. = La part des actes posés par le corps pénètrant dans la partie lucide*, éclairée de la conscience du soi individualisé, celui que nous croyons maîtriser dès lors qu'il affleure à notre ATTENTION; alors que nous ne prêtons aucune attention à des tas d'autres manifestations du corps-conscience qui restent dans la partie non éclairée, obscure de la conscience de soi.
DÉVELOPPEMENTS

Le corps fonctionne de façon à la fois entièrement

  • autonome
  • et silencieuse:

battements du coeur, processus de digestion, etc. Tous les organes savent comment procéder.

Il y a peut-être lieu de se pencher sur

  • la manifestation;
  • le devenir manifesté à un point tel que le soi de la conscience y prête attention, y porte son attention;
  • la façon dont le soi de la conscience en prend connaissance.


* La part lucide de la conscience de soi s'oppose à sa part obscure, celle qui n'entre pas dans le champ de la conscience du soi individuel. Le Thésaurus Larousse, Dictionnaire des analogies (2014) délivre, en cherchant le terme lucidité dans l'index, une série de thèmes & notions analogues qui gravitent autour de la compréhension, l'entendement, l'intelligibilité, l'intuition & bien sûr la lumière. Tous ces mots appartiennent au même champ sémantique. Spinoza y aurait reconnu les siens... au moins avec l'entendement (voir le §4 en suivant ce lien) et l'intuition.


Principes de fonctionnement de la conscience de soi, guidés par le deuxième genre de connaissance

Troisième tableau:
Principes rigoureux* de fonctionnement de la conscience de soi

La PRUDENCE

  • s'exerce,
  • s'impose à plus d'un titre

lorsque la conscience de soi affleure, se fait plus présente en se manifestant, à un point tel de présence manifeste que nous ne pouvons plus l'ignorer.

La conscience de soi peut alors formuler diverses HYPOTHÈSES concernant une signification possible de la manifestation constatée.
Don't jump to conclusions too quick too soon, disent les Anglais, du haut de leur pragmatisme intrinsèque.
C'est l'OBJECTIVATION RATIONNELLE qui peut éventuellement conduire une hypothèse à se transformer en CERTITUDE RAISONNABLE, après un processus plus ou moins long de VALIDATION INTUITIVE.
Sans exclure la possibilité qu'une autre hypothèse affleure plus tard & remette la première en question.

« Dans tous les cas, la démarche de la connaissance sera réflexive, qu'elle soit discursive ou intuitive » 242, précise encore R. Misrahi, décidément toujours très clair quand il se consacre à l'explication de texte sans arrière-pensée.


* L'adjectif rigoureux dans le titre du tableau émane d'une suggestion de R. Misrahi: elle suit directement la citation figurant après le troisième tableau: « Chemin faisant, la rigueur de cette connaissance permettra... » 242


Conclure
Il semblerait que C. Ramond, en ne quittant pas assez une approche philosophique très bien conduite, puisse être passé à côté d'une possibilité définitoire. Je me suis attaché ici à démêler deux plans distincts, le philosophique d'une part où l'autorité de Charles Ramond est essentielle, et le linguistique adossé au terminologique d'autre part, peut-être davantage mon rayon !

Spinoza démontre enfin & une fois de plus qu'il est possible de faire montre d'esprit de finesse tout en oeuvrant à la mode géométrique.


Un addendum roverien sur la naturation

 La conclusion de Maxime Rovere, déjà ardemment lu grâce au Clan Spinoza, en indiquant les intentions poursuivies dans l'ouvrage, aboutit à nommer une éthique de la liberté à côté d'une éthique de la béatitude, & non de la joie. « La béatitude consiste à percevoir toutes

  • choses,
  • actions,
  • passions,
  • joies,
  • tristesses

dans un rapport à la nécessité qui rend ... notre rapport au monde éternellement satisfaisant. » 362

« Par la béatitude se définit

  • une éthique faisant feu de tout bois,
  • une éthique conditionnante. »

Les seules épreuves à traverser sont celles que notre imagination traverse: « ces épreuves sont nos pouvoirs, ces franchissements sont nos actions, ces affects sont notre joie. »

La béatitude n'est conditionnée par rien; au contraire, la béatitude

  • conditionne,
  • est la condition,
  • (est conditionnante), elle nous permet de reconnaitre notre efficience, ce qui revient à se faire NATURANT.

« Plus cette efficience est consciente, plus cette NATURATION est active. »

Je reformule: c'est donc en devenant de plus en plus consciente que la béatitude est, se révèle être, la (seule ?) condition de notre efficience

  • accrue,
  • en processus d'accroissement

que nous agissons en faveur de notre NATURATION.

Une habitude prise dans la lecture d'ouvrages de vulgarisation scientifique, je commence fréquemment à lire un ouvrage par sa conclusion en poursuivant par l'introduction. Je n'ai donc pas encore lu l'ensemble des Méthodes pour exister que Maxime Rovere adosse à l'Éthique. Je n'ai donc pas encore trouvé un développement propre à qualifier cette naturation.

S'agirait-il de l'incorporation en soi, en son corps propre, de la nature ?

La naturation serait-elle un processus qui consiste à se naturer, càd à acquérir son essence propre  en l'incorporant en soi, en son propre corps & devenir activement ainsi partie prenante de la nature naturante, càd de la nature comme cause de soi & comme liberté ?

Le substantif NATURATION semble être un néologisme comme le verbe SE NATURER. Je trouve dénaturation comme renaturation, mais pas naturation.

L'apparent néologisme mis au point par M. Rovere correspondrait-il à la discussion plus haut sur la verbe se naturer ?

Être naturé consisterait-il pour l'humain à savoir de façon intuitive d'abord puis de plus en plus rationnellement qu'il est partie prenante de la nature, au même titre que l'ensemble du vivant ?