Émaciés par la longue route
sur laquelle ils cheminent
depuis trois semaines atones,
ils servent de repoussoir
aux bien-pensants à peine
moins mal lotis qu'eux.
Mais ils ont la vie sauve.

Comme elle est triste à lire cette armée de Bretons inadéquats qui zigzague entre balles et obus pendant trois semaines à pied, entre Hollande, Flandres et France, avant de se rendre, inexorables.
Jamais rien lu d'aussi sincère sur la guerre, écrit au ras des pâquerettes de la misère humaine: ils sont là par devoir mais sans aucune formation ni aucune volonté d'en découdre.
La phrase qui m'a le plus marqué est :
« Dans cette courte guerre, j'ai vu presque toujours autour de moi les hommes hésiter à ouvrir le feu, certains qu'ils étaient – plutôt que de nuire à l'ennemi – de se désigner – sûrs d'avance de n'avoir pas le dernier mot. » (78)


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