dormeuse
ton cœur se lève
le sommeil est entré
par la fenêtre ouverte
dans la nuit de ta chambre
les miroirs sont des forêts

À chaque rencontre, cette plume m’émeut. Elle détient, elle porte un souffle qui convient au grand large. Celles d’avant, « revenues d’entre les morts», comme le colophon final de l’imprimeur le dit joliment, parsèment la vie d’une vivante. Les ambiances évoquées dans ce recueil en six étapes sont denses, émancipées, rien de trop.
Nulle ponctuation. Ni majuscules. L’italique parcourt le recueil, portant la parole de Celles d’avant. Deux lectures à deux jours d’intervalle ne rompent pas le charme de cette écriture. J’ai été pris par le rythme formel régulier des vers (6 -2 6-2) sur la page, par la progression car la prouesse est là: ces poèmes font récit, portent des bribes d’histoire. Entre fiction et vécu improbable. L’adresse au tu aussi, une prouesse qui semble destinée à la poétesse-narratrice et dont elle nous rend compte.

Avec des bijoux concis comme ce

nous sommes le silence
entre toi et le monde

Corinne Hoex, Celles d’avant, Le Cormier, 2013.


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