L’hirondelle s’est fracassée
aux ailes de l’éolienne
La balle a frappé la perdrix
La grenouille a traversé sans regarder…
Les abeilles s’égarent sans crier gare
Les bêtes mortes se ramassent à la pelle…
L’agriculture engraisse les voitures
Les forêts deviennent landes désertes
Les rivières et les sources se tarissent
Les glaces fondent et les mers montent
Il n’y a plus de neiges éternelles
Il n’y a plus de vie éternelle…  
Des populations affamées meurent
Sur des embarcations d’infortune
Pour des chimères de misère
Les bonnes volontés se tordent les mains
Les multinationales se frottent les mains
Des maisons tombent en poussière
Les venelles de Venise s’enlisent
Les tours bouffies d’orgueil s’effondrent
La boue mord les jambes des petites filles
Les narines s’emplissent de terre
Les mains s’encroûtent de glaise
Des flammes brûlent sous les paupières  
Les femmes sont enfermées vivantes
Dans des étoffes sans fenêtres
Cassandre bâillonnée se lamente en silence
La mer d’Aral est morte
La terre ne tourne plus rond
Les boussoles s’affolent  
Le sol tremble et se crevasse
Des fumées âcres obscurcissent les nuées
Les étoiles se voilent la face
On a beau crier, on a beau prier
La terre avale la vie et la mer engloutit la terre.


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