Un projet d'écriture en phrases courtes.
Chacune se suffit à elle-même.
Parfois de discrets (?!*) renvois.
Bonne pêche!
Le distillat évite l'indigestion...


Nos marées enfantines réinventent des mers loin des mères.

Une marée ramène au port vendeurs et vendus. Trop vendus.

La marée se marre au son des conques persiflées par le vent du large.

La marée basse morcèle le paysage d’écumes polluées.

Leurs marées sont devenues morveuses à force d’illicite : nos hérésies consuméristes teintent la mer de couleurs sales.

Des marées basses mirent leurs mares dans les reflets bleus du ciel.

Ces marées hautes se mirent sur leur 31 pour épater les touristes endigués.

Les marées amoureuses bercent nos mers intérieures  au rythme de leurs humeurs.

Ses marées intimes inondent mes plages ouvertes de leurs humeurs délicieuses.

Marées intiment ordres sans donneurs.

Les marées montantes maudissent les marins morts qui m’enlisent dans leurs ports, tôt matin.

Les marées en vogue rasent les figues. Elles voguent au ras des digues.

La marée mate les femmes allongées et les envoûte.

Les raz de marée outrepassent leurs droits.

Lampedusa : la marée rejette les déserteurs, leur dictateur une fois déchu.

La contre-marée masse le sable, qui s’étire au large.

La maréchaussée se déchausse : l’eau des marées imbibe leurs bottes.

La mariée ressasse l’érable qui s’étire ailleurs.

La marée livre Aphrodite, la main mal placée.

Désinvolte et inexorable, la marée repousse les limites terrestres. Arme Vlamingen.

Perdue sur l’immense désert de sable, la marée vient lécher l’infini de ses grains.

La marée vient sécher l’indéfini du désert.

La mariée vient lécher l’infini du désir.

la marée électrise les sifflements du vent.

Les vagues amortissent leurs courses molles sur les dunes proches.

Les mortes-eaux moirent la mer à l’horizon en toute fin de jour.

Une marée de redites les fait se marrer le mardi, amarrés.

Une marée équivoque se pourlèche les rivages : pur sadisme médusé des mers chaudes.

La marée mime une colère qui la contient.

Le reflux assagit la douleur lancinante du pardon.

Bercement régulier des galets sous le roulis de l'eau.

La toge d’écume drape d’offrandes le corps du délit sur le lit de la rivière.

Le vent postillonne des embruns glacés.

Le sable ferme la marche dans la descente.

J'aurais voulu être une graine sertie par le vent des marées au coeur d'une rose des sables.

Marrez-vous. Les ombres chinoises du soir auront le dernier mot.

Vous en avez marre ? Mais personne n’est jamais arrivé à arrêter les marées, vous êtes marrants, vous !

Avril-mai 2011.

* Ah, quand la discrétion disparaît aussitôt nommée !


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