Un pastiche?
La nuit du jeune Beau (une femme parle…)

Tu es le souffreteux, - le neuf, - l’indésolé,
j’en pince pour ces mitaines sur tes mains de coolie :
Ma seule voile est forte, et ma lutte consternée
borde le vermeil noir de mes diverses folies.

Dans la nuit du jeune Beau, toi qui m’as empalée,
prends-moi par les lippes sur mes airs d’Idalie,
ces heurts taisaient tant de torpeurs affalées,
et nos veilles où le stupre à la Chose se lie.

Suis-je labours ou Gibus ?… Gnangnan ou Luron ?
Mon tronc se tord encore sous les baisers d’Irène ;
j’ai trimé dans sa grotte, j’y nage comme la murène…

Et j’ai, de choix moqueur, renversé le napperon :
trémoussant tour à tour au porphyre tout griffé
les gémir de la feinte et les bruits de la nuée.

Le poème de Gérard de Nerval: El desdichado une biographie rêvée et un art poétique in les Chimères (1854).

Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.


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