Grisailles somnolentes
vallées alanguies
sur les rives d'un lac sans urgences.

Minéralités douces
affleurements
aspérités rocheuses.

Eaux vagabondes
entre rails creux
seul le temps sait y faire.

Rumeurs fricatives matinales
scellées au paysage sonore
exiguïté de nos marges

puissance inhumaine
des mécanismes qui nous broient
entre les dents de leurs rouages

sans même que nous y ayions un jour consenti,
tout là haut dans notre arbre généalogique
enfoui sous les limbes oubliés

de vies effacées
horizons journaliers
vagabondant de ferme en ferme

serfs sur des terres seigneuriales hollandaises.
L'autre branche, elle, taverniers économes,
avait assis sa souche en face des portes

déversant les ouvriers ouvrant le fer,
intoxiquant d'alcools forts des gosiers asséchés
contrats précaires, livrets d'ouvriers

persillés de longues périodes sans ouvrage
où les cabarets alignés
ne faisaient plus crédit.

La rumeur oiselière peine
à s'imposer ce matin,
comme si elle avait compris

qu'ils avaient repris
les errances creuses
sous leurs jougs automobiles.

L'insecte, corps vert, minuscule,
traverse la page, lui,
trottinant en un quotidien exploratoire

fort étranger à ces univers.
C'est à vaquer ainsi
que la rose, pétales épanouis,

rayonne tant
dans la somnolence grise
du premier café fumant.



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