Le jour s’immisce dans  
le bleu de la nuit.
Avec constance,  
il y coule tant de blanc  
qu’il finira par gagner à  
sa prestance  
la nuit magnanime.

Elle est l’adulte,  
il est l’ado.
Pour elle, sa noirceur opaline,  
pour lui, sa palette de charmeur.

Elle tisse,  
il s’enflamme.
Elle noue nos ferveurs,  
il incendie nos paysages  
à la moindre caresse  
solaire.

Elle trame un velours  
qui inquiète les enfants.
Il embrase nos ciels  
pour le bonheur des peintres.

Quand elle brode dans le secret de nos alcôves
des amours pour toujours,
il y ajoute une touche d’humour
en susurrant « ou pour un jour ! ».

Il lui arrive d’ourdir de sombres desseins  
que le jour efface d’un trait de lumière.

Leurs ébats ne les lassent  
ni ne les enlacent.
Nous, terriens, les laisserons  
souvent à la pointe de l’aube
pour ne pas arbitrer  
leurs débats.


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