
« Colloque est emprunté (1495) au latin Colloquium, "entretien, discussion, entrevue", dérivé de Colloqui "parler avec", de co, avec et loqui parler [...] Le sens moderne "réunion de spécialistes invité[.e]s à confronter leurs points de vue" est récent. »
Ainsi va l'article (extraits) que le "Dictionnaire historique de la langue française" (nouvelle édition 2016, éd. Le Robert)
La Faculté de Philosophie-lettres de l'Université de Liège vient d'organiser un tel colloque, dont le programme figure en tête de cet article. Plus exactement l'Unité de Recherches Traverses qui réunit un ensemble d'une presque vingtaine de centres de recherches dont la liste est consultable ici.
Si j'ai bien compris, des responsables de centre ont invité un ou une chercheur.e dans une autre université à venir nous (l'auditoire !) entretenir, discuter avec nous d'un sujet qu'il ou elle connait sur le bout des doigts. J'ai assisté à deux des trois journées pendant lesquelles j'y ai rempli ma besace avec des interventions d'auteurs & d'autrices dont j'ai lu l'une ou l'autre oeuvre, voire plusieurs: Martin Rueff, Dan Van Raemdonck, Tiphaine Samoyault, Sandra Lucbert, Frédéric Lordon et Jean-Jacques Lecercle. Et les autres, j'ai profité de leur présence et de leur exposé lu pour découvrir & apprécier la profondeur & la pertinence de leurs recherches.
D'expérience, je sais que les colloques ne sont pas un lieu où les "spécialistes invité[.e]s" dialoguent entre elles/eux. Ils & elles se réfugient en général derrière un texte pré-rédigé (un devoir fait à la maison ou au bureau...) qui sera lu face à un auditoire avec lequel (presque) aucun contact visuel ne sera établi, échangé, soutenu... Des neuf spécialistes entendus avec plaisir, un seul n'a pas lu de texte; en lieu et place, il nous a parlé, nous qui étions assis.es en face de lui, tel un péripatéticien debout circulant librement devant la chaire bien équipée en électronique, micro attaché à son contour d'oreille. Les huit autres demeurèrent assis.es, vissé.es à la fois à leur chaise et leur texte. Ce n'est pas l'expression d'une plainte, ni un complot anti-liégeois... Juste un "bête" constat. Du téléphoné d'avance, quoi ! J'suis même pas déçu car je suis évidemment enchanté d'avoir pu voir de mes yeux des spécialistes qui abordent des sujets qu'ils abordent aussi dans leurs oeuvres qui m'intéressent puisque je les ai lues ! Profiter ainsi de leur venue dans ma ville de coeur a été un plaisir. J'ai pu mettre un visage et un corps sur un nom figurant en couverture de quelques ouvrages de ma bibliothèque. Les avoir vu vivre leurs recherches de près, un privilège en somme.
Une suggestion, peut-être à l'UR TRAVERSES: votre prochain colloque, envisageriez-vous autant que vous êtes, d'innover, une gageure certes, de les faire se parler entre elles et entre eux, ces spécialistes incontestés/tables dans leurs domaines PENDANT les temps du colloque et non en dehors des séances plénières, ou pendant les repas ou dans leur hôtel...
Larguez les amarres ! Interdisez-leur de nous LIRE un DEVOIR. De mandez-leur de penser leur temps d'intervention en termes d'oralité et non de lecture plus ou moins bien oralisée d'un texte écrit destiné à être lu silencieusement... (Ah oui, et incidemment, ne nous créeriez-vous pas un espace sur le site de l'ULiège où leurs communications pourraient être jointes en format pdf... tant qu'à faire ?).
J'ai tout apprécié de cette belle entreprise dans des contenus qui ont été déployés devant l'auditoire. Merci !