Ton prénom en amont parle des amants d’hier, des angles que tu abhorres et dont tu te détournes. Mais ta lettre « T » tutoie les hommes, tu postillonnes au présent, tu suintes et je bafouille. D’autres lisent le futur dans tes décoctions patientes ou s’absolvent dans ta soupe quantique. Parfois, tu te démultiplies et je te vouvoie quand je croule sous le nombre. Théières : terribles boîtes à outil que les marchands déroulent au tapis volant des vitrines. Moi, je bois votre jus en guettant la lune et ses sueurs froides. Plus personne ne veut perpétrer de crime à l’heure éponyme : minuit, l’heure du thé, les pantoufles redeviennent pantoufles. Je bois ton thé seule, théière, je bois ton thé à minuit, je le reçois à la figure, et personne ne me cambriole, et personne ne me cabriole. Puis la nuit en escalade file à l’anglaise – c’est une nuit sous influence – elle s’escapade et fait le mur. Au petit matin, je bois encore à ta source. Je voudrais alors être assise face à un vieillard séculaire. Jambes en tailleur, je croiserais son regard sans velléité, j’écouterais son silence. Un filet de bave blanche et de thé coulerait sur son menton.


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