Pour A. L.
La maraude musicale,  
y compris dans les recoins  
inusités des chakras  
ouverts aux mains tantriques  
modelées en Inde pour le bonheur  
des essences à elle offerte,  
rythme l’intemporel. 
 
En couchant les mots  
sur le papier,  
après avoir allongé  
le corps sur le futon,  
un univers de sensations  
parcourt  
le singulier, le rare,  
dont l’engrangement  
participe au bien-être,  
ressuscite la couleur  
des origines, en respectant  
les couches d’expériences  
qui imprègnent l’être devenu. 
 
L’huile tenue chaude  
s’écoule au besoin,  
assouplit la peau nourrie. 
 
Flottant au gré de la musique  
dans la pénombre vacillante  
d’apaisantes bougies,  
le corps-tantra pétrit 
des bribes de dos,  
les recompose  
en suivant sa partition  
d’intuitions sensuelles. 
 
Détente progressive. 
 
Le temps de la séance,  
le lien est exception  
dans le monde-source, 
dont le détachement  
fait quitter la rive sans chagrin 
pour se glisser dans la volupté, 
dépourvu d’outils créatifs  
forgés par les ancêtres 
venus des mines et des champs  
de l’Occident chrétien,  
déniant au toucher un rôle 
dans l’épanouissement  
de l’être devenu. 
 
Les reconnexions futées  
habillent d’essentiel  
la trame de ma vie. 
L’insertion à cœur d’homme  
de cette énergie vraie  
sert l’harmonie cellulaire. 
 
Convaincue par la voie éveillée  
de son bienfaiteur effet, 
cette vitalité d’exception  
dynamise les méridiens,  
ces autoroutes invisibles… 
 
L’ardeur de la femme accueillie  
rayonne par pressions,  
croisements, inversions,  
approfondissements, survols,  
serrements, caresses-plumes,  
modelages selon  
une inventive intuition,  
en s’y lovant  
au-delà de l’acceptation  
sans jamais se faire fusion.
20 au 23 01 11
