Dans le droit fil d'un colloque liégeois, je creuse un fil de traductrices et traducteurs grâce notamment aux éditions La Contre Allée et leur collection La Contrebande. Les précède de peu: Olivier Mannoni et son Traduire Hitler (2022) qui a précédé Coulée brune (2024). Je ne m'attendais pas un objet aussi retranché à l'intérieur des frontières hexagonales, notamment côté Gilets jaunes ! Traduire Hitler est à mes yeux bien davantage marquant et son utilité personnelle pour décrypter l'époque actuelle s'avère fort opportunément très élevée. Barbara Cassin, reçue par P. Claude, Dans quel monde on vit, complète la virée !

L'hivernage monotone
déjà présent dans Novembrènes constitue
un terme adéquat
à ce retrait au coeur de soi
qui s'imp(l)ose de lui-même
face à la défaillance lumineuse
& une froideur accentuée par
un vent par moments serré de près;
& l'humide incessant
dont rien n'annonce
l'incessamment sous peu
d'une suspension, fût-elle
trouée temporaire.
Ces gris humectés,
voire franchement mouillés,
me laissent au mouillage havré.
Larguer les amarres ?
Pas à l'ordre du jour !

Quant au mépris que nous lui inspirons,
encore confirmé dans un entretien
dans De Morgen, édition du week-end,
où il s'estime lui-même,
d'une arrogance égotiste tellement suffisante,
doué d'empathie !
Ce mépris est tellement visible
qu'il en devient bidirectionnel:
DONC le taire dans toutes les langues de la Terre
est le meilleur service
que nous puissions nous rendre,
collectivement.
Il nous faudrait les taire toutes & tous.
En tout cas, il me faut me terrer
sans m'enterrer sous un terroir d'effrois
sans un incommode terrier,
qui viendra peut-être, va-t-en-guerre ...
Vivre à côté du monde, dans ses marges.