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Je 19 06 25
L'or paille l'âge solaire:
il fait au présent
un bonheur de dépose.
Ma 17 06 25
Les couleurs florales que l'été fait au jardin, tranchantes à souhait dans le pureté si amène, plongent les yeux dans une contemplation infinie. Elle suspend le temps à l'intangible lumière.
15 06 25
L'intimité au jardin, il est 7h32,
entre l'humide & le vert
accentue un frissonné
tel qu'un corps s'encouette
face au frais qui embaume la pièce.
D'une nocturne quasi-diluvienne
s'ensuit une matinée apaisée.
La terre gorgée par l'accueil fait
aux déversages sans conséquence
semble savourer
la byzantine froideur
qui étreint le corps
enfilé d'une cotonnade légère
propice à la rétention
de sa chaleur interne.
Un sac empli de livres soldés abouchent le week-end à des choix-plaisirs. Henri Guillemin sur Zola (j'étais un ado puis un jeune adulte fan de ses relectures toujours critiques de grands personnages) précède l'étonnant Quoi ? L'éternité de Marguerite Yourcenar. Une biographie familiale au ton incisif, percutant, le tout enveloppé dans une syntaxe élégamment louvoyante. Peu de personnes en sortent indemnes ! Je dois son extraction d'une des centaines de caisses livrées aux hordes enlivrées, si civiles cependant, au hors-série que le journal Le Monde lui consacre pour l'instant. Une objectivité dotée d'une langue vipérine. Jouissif. J'y retourne !
09 06 25
9h21 Fin de lecture de ces entretiens échelonnés sur plusieurs mois. La description que fait P. Veyne de la journée passée avec des charismatiques m'évoque, par le regard critique qu'il porte sur cette communauté, le mien propre de regard, tel que je l'ai posé lors d'un week-end passé à Yeunten Ling. « En fait nous ne savons rien de nous et pouvons tout en dire. » 309
Le libre parcours qui en constitue la première partie ne me rend pas l'auteur proche. Ses réponses à Catherine Darbo Peschanski m'intriguent davantage pour leur sincérité iconoclaste vis à vis de lui-même.
Je prends le temps de recopier ici même (traduisez: page 52b du 225e carnet) la très belle page 315 tant elle est digne de Spinoza qu'il ne nomme pas...
« ... je suis, comme Foucault, un sceptique. En revanche, je prête à la nature ... le don de parfaitement se connaître elle-même: la "nature" sait
- assez de physique pour doter les chauves-souris d'un radar,
- assez d'optique pour inventer l'oeil &
- assez d'anatomie pour faire savoir aux guêpes quels sont, dans le corps d'une chenille, les quatre ganglions à poignarder sans la tuer, afin de la livrer vivante à leurs larves qui s'en nourriront.
NON, ce n'est pas de l'anthropomorphisme, mais l'inverse: je ne me représente pas la "nature" sur le modèle de l'homme; il me semble plutôt que l'homme ignore quels mécanismes naturels produisent ce qu'il pense être sa connaissance et son inventivité.
OUI, LA NATURE SAIT TOUT SUR ELLE-MÊME: nos connaissances sont une infirme partie de la connaissance totale que la nature a d'elle-même, ce qui lui permet, par exemple, d'inventer des êtres vivants. Notre inventivité est pareillement une parcelle de l'inventivité naturelle. La distinction entre la substance pensante et la substance étendue est une illusion. » Seule la dernière phrase s'écarte de l'Éthique spinozienne. Voyez par ici pour en percevoir la différence.
La tension vers l'accomplissement des lectures engrangées en semaine écoulée corrobore la meilleure maîtrise de ma conjonction solitaire? Elle s'approuve intimement en s'éprouvant au silence.
Chaque regain de soi plait au silence paisible qu'il y fait. Ce vent parcimonieux est un chouïa trop tempéré. Le corps ganté de sombre saura s'en abstraire.
08 06 25
L'estive parfois s'esquive quand
les bousculades embrassées
que le vent assidu posé
au charme trônant
en mitan de pelouse –
quarante ans de croissance continue –
parcourue d'ondulantes fétuques
dissuade le corps
d'une quelconque sortie.
La réclusion consentie en somme,
corps tapissé de couches cotonnades*
enfilées jouxtant codex empilés
proches de soi. L'aller-retour
vers ce Nulle Part adossé à la Toile
fait concession à la modernité
tout en s'efforçant à la concision
par évitements d'errements artificiels.
* Peau depuis long sue
revêche à ces laines animales.
Lins & cotons invités.
07 06 25
L'art se mure bien
dans l'incessant murmure
de la cité face à l'ardeur dure
d'anciennes portes
dont la tête hoche sans faim.
16h54
L'angle droit
que fait la porte
dans son ouverture
inonde la pièce
d'un air neuf
qui porte aux mains
une froideur mal tolérée
et les jambes inactives
– point ne lisent ! –
sous les yeux du lecteur
prennent résolument
la direction de la poignée
guidant la vitre
à rejoindre son cadre fixe.
06 06 25
Après ce matin craint
(des changements, jamais, je
n'apprécierai la survenue),
une créativité embussée
fut une emBUScade au retour:
une gare étudiante
s'y agglutine devant la porte
enfin ouverte (un bus par heure !)
mais le premier rang vide, dont j'ai,
retiré sur un des deux sièges,
bien profité: vue panoramique,
chauffeur très sympa !
L'heure trafique les monospaces
automoteurés qui meurtrissent les routes
et met le bus au retard des files lentes:
un quart d'heure ! Le temps
qui passe appartient à l'âge.
Un calme lâcher-prise sans tensions
me déleste d'une
boldness in the decision process.
00h30
Larme érodée
par là, rouille roule
sous les doigts
de caresse tremblée.
Qu'il lui assigne
l'insigne discrétion
du banal celé
sous la ferveur assouvie
d'une approche précise.
Larme s'essuie, discrète.
L'arme s'évite, toutes
toujours et de tous temps.
05 06 25
Le corps appelle de ses voeux
une sous-couche.
Il met à profit ce corps-cri
pour se livrer aux
chutes d'eau adouchies
La chaleur de l'eau:
une con-cession-bah!
04 06 25
Un vent d'ouest chahute
par intermittences. Les pages 48 & 49
en profitent pour ventiler leurs
alignements prétracés.
La résilience même, les graminées
épanouies offrent au Zéphyr
leur souplesse intime.
Simplifier l'être,
une engeance insigne.
L'antipsychiatrie primaire des scientologues:
c'est tout l'écart qui s'y insère
entre la mauvaise foi crasse des excès
et le silence qu'accomplit en soi la mesure.
D'avoir saisi l'occasion de voir par moi-même ces panneaux "d'explications" trop bien léchés contre la psychiatrie pour en extirper du sectaire. L'instantané de la bonne santé mentale qui recadre en pilote automatique.
Une seule citation:
« La Citizens Commission on Human Rights a été fondée en 1969 par l'église de scientologie pour enquêter sur les violations des droits de l'homme perpétrés par les psychiatres et [pour] les dénoncer et pour assainir le domaine de la santé mentale...» pour tomber illico sous la coupe d'une secte qui n'en veut qu'à votre argent pour réaliser des expos trop bien léchées pour cela ne sente pas le roussi !
Un métro recousu de mémoire plus tard,
une errance de rues dans le dédale écrasant
d'immeubles hors normes
à la poursuite d'Amazônia, de Sebastao Salgado.
Son décès récent m'a soudain donné l'envie
de m'emplir d'émotions faciales
en s'offrant aux affronts des natures primales
à l'esthétique travaillée à coups d'hélico et d'avion
- bonjour l'empreinte carbone ! Mais c'est spectaculairement mis en scène dans cet espace portuaire proche du "Kanal" -
La respiration des instants
y trouve un espace de confrontation.
Les tripes descendent jusqu'aux tréfonds.
L'inhospitalier sans fléchages
au retour vers la gare, pourtant proche,
amoindrit le plaisir mais
exerce le corps en marche.
Pour y arriver, pour s'en éloigner: c'est flippant, cette démesure !
L'univers si luxueusement mis en scène par les éditions Taschen dans des ouvrages souvent hors de prix trouve en cette expo une façon démocratique de visiter le Brésil au plus juste prix. J'y ai croisé tant de vies humaines et naturelles.
Avoir lu en trombe, avant le départ, la page ESSAIS du Matricule des Anges n° 258, la huitième, et se retrouver face à face avec : « Une fois le livre refermé, on aura réalisé que nos sidérations, indignations et larmes devant les guerres d'aujourd'hui sont anachroniques: elles datent d'avant le Vietnam qui a tout napalmé. Mieux vaut se doter d'outils pour comprendre si l'on veut dénoncer. Günther Anders nous en livre une pleine caisse. Visit beautiful Vietnam, Les belles lettres, 357 pages, 23.5€ Traduction et présentation Nicolas Briand. »
Le corps appelle de ses voeux
une sous-couche.
Il met à profit ce cri corporel
pour se livrer
aux chutes d'eau adouchies.
01 06 25
L'or solaire serviable &
la luxuriance posée
font de l'observable
une plénitude encorporée.
L'eau fraiche laissée à s'y évaporer
fait du crâne un havre de fraicheur.
La tondeuse-mulcheuse, pas une fois,
n'a suffoqué sous l'abondance
d'herbages à raccourcir.
Une mai-eutique sans tonte
ravit l'oeil & l'esprit.
Cet univers-là
inocule l'inoffensif;
hors toute contusion.
Il ploie telle une langueur
dans le vent médian
qui médite dans l'immédiat.
Cette vie simple
me simplifie la vie
autour de quelques essentiels
ancrés dans mon atypie essentialisée.
Nourrir le corps de soleil
peau protégée par un indice 50
dûment attablé, terrassé à tous vents,
l'épanouit d'évidence à vivre.
Un corps sans pourquoi
est détaché de tout(e?) autre
remise en question.